Épisode 1386 : Il y a un an et demi, on découvrait le premier clip entièrement généré par Sora qui s’annonçait déjà comme une révolution en matière de génération artificielle de vidéo.
On était encore seulement à la phase 1 de la génération d’images et le futur, en vidéo s’annonçait très costaud, mais à ce moment aucune date de sortie annoncée.
Sora 2 est bien plus qu’un simple outil de génération vidéo : c’est un réseau social construit entièrement autour de la création vidéo par intelligence artificielle, lancé par OpenAI le 30 septembre 2025 avec une application iOS disponible aux États-Unis et au Canada.
Techniquement, c’est bluffant. Commercialement, c’est parti pour être un carton.
Mais éthiquement ? C’est la jungle. Entre violation du droit d’auteur, deepfakes incontrôlés, désinformation massive et contenu générique, Sora 2 concentre effectivement toutes les dérives qu’on peut craindre quand on mélange IA générative et réseau social.
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Sora 2, c’est quoi exactement ?
C’est simple : OpenAI a pris son générateur de vidéos par IA, l’a boosté aux stéroïdes, et l’a transformé en concurrent de TikTok. Résultat : un réseau social où 100% du contenu est généré par l’IA, mais publié et remixé par des humains. Une sorte de TikTok où personne ne filme rien, mais où tout a l’air ultra-réaliste.
Le succès fulgurant (et un peu flippant)
Les chiffres donnent le tournis. Plus d’1 million de téléchargements en moins de 5 jours, plus rapide que ChatGPT à son lancement. L’application est devenue numéro 1 de l’App Store américain en 3 jours seulement. Et attention, tout ça en étant dispo uniquement sur invitation, aux États-Unis et au Canada. Imaginez quand ça va débarquer partout…
Techniquement Sora 2 c’est largement au dessus de la concurrence
Techniquement, Sora 2 c’est un bond en avant : vidéos ultra-réalistes avec son synchronisé, dialogues, bruitages, musique de fond. La grande star, c’est la fonction « Caméo » qui permet d’intégrer ton propre visage ou celui de tes proches dans des vidéos générées par l’IA. Tu enregistres un petit clip vidéo pour vérifier ton identité, et hop, tu peux te mettre en scène dans n’importe quelle situation.
Réalisme et physique améliorés :
Sora 2 comprend et respecte les lois de la physique du monde réel. Les objets en mouvement, les rebonds, la gravité et les interactions matérielles suivent la logique réaliste du monde physique, ce qui était un problème majeur des modèles précédents.
Sora 2 pousse le réalisme très loin
J’ai vu un tuto qui comparait les 2 modèles avec le même test : un homme qui mange des pâtes.
Il y a 1 an Will Smith avait pris cher, visage déformé et pâtes qui se mangent façon glouton.
Mais entre temps sora a appris la physique, comment bougent les choses comment se comportent les éléments et j’ai vu ce fameux test qui b’a plus rien à voir , l’humain est réaliste, la physique est respectée, rien ne bouge.
Audio synchronisé :
Contrairement aux générateurs vidéo antérieurs qui nécessitaient un ajustement sonore en post-production, Sora 2 génère nativement du son synchronisé — dialogues, effets sonores de type Foley et ambiances sonores — directement alignés à la vidéo. Cela signifie que les mouvements des lèvres correspondent au dialogue généré et les bruits environnants s’ajustent aux événements visuels.
Là aussi j’ai vu des démos qui m’ont bluffé , à la base d’un simple « génère ment, un clip de K-pop » sora a réussi à ajouter un groupe de 3 chanteurs qui bougent parfaitement, qui chantent en synchronisé et la vidéo est bien montée comme un clip avec 3 ou 4 plans !
Le côté obscur de la force
Et c’est là que ça devient compliqué. Parce que Sora 2, c’est aussi un cauchemar pour les ayants-droits. Le fil d’actualité est parsemé de Pikachu qui vole dans un magasin, Dark Vador qui passe la sécurité de l’aéroport, Batman qui danse, Bob l’Éponge grimé en nazi. Bref, la jungle.
Hollywood ne rigole pas. La Motion Picture Association, qui représente Disney, Warner Bros et Universal, a demandé à OpenAI de prendre « une action immédiate et décisive ».
Le problème ? OpenAI aaait choisi un système d’opt-out : par défaut, tous les personnages sont utilisables, et c’est aux détenteurs de droits de signaler s’ils ne veulent pas. Une logique complètement à l’envers selon les studios.
Le Japon aussi est monté au créneau, qualifiant le manga et l’anime de « trésors irremplaçables » et exige qu’OpenAI cesse d’utiliser leurs personnages sans autorisation.
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Le vrai danger sur Sora, ce sont les deepfakes et la désinformation.
Des tests de réalisme menés avec Sora 2 montrent que l’outil peut générer des vidéos d’une qualité troublante, au point de duper des humains et des experts.
Le système de “Cameo” permet d’intégrer n’importe quel visage (avec consentement par simple clic), produisant des deepfakes qui trompent même des professionnels de l’image.
Selon Copyleaks : les deepfakes Sora 2 sont difficiles à détecter, même pour les outils spécialisés ou les standards de certification actuels (C2PA – Content Credentials). Une fois diffusées hors de la plateforme, ces vidéos ne portent plus de marquage évident et deviennent indiscernables pour le public.
Le cas Martin Luther King
L’exemple le plus choquant ? Des vidéos racistes de Martin Luther King générées sur Sora 2. On l’a vu voler un dépanneur, tenir des propos racistes ou grossiers. Sa famille a porté plainte et OpenAI a fini par bloquer complètement la génération de vidéos avec son image. Mais le mal était fait.
Le cas Tibo Inshape IA
Tibo InShape, premier youtubeur français avec 26,9 millions d’abonnés, a marqué l’histoire de Sora 2 en octobre 2025 en devenant la première célébrité française à mettre publiquement son cameo à disposition de tous, sans restriction. Concrètement , Tibo InShape a scanné son visage en 3D sur Sora 2 et autorisé n’importe qui à utiliser son image librement et il est ok avec ça »! Le résultat,
Très vite le web s’est retrouvé inondé d’un tas de contenus drôles, de contenus moins drôles et de contenus racistes incarnés par Tibo Lui même.
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En ligne de mire la menace du Liar’s Dividend
Le principe est le suivant : si tout peut être simulé, alors il n’est plus possible de faire confiance à aucune preuve, même authentique.
Le liards Didivend c’est quand les deepfakes deviennent si répandus que même les contenus authentiques deviennent suspects, puisque tout peut être simulé. Une dérive qui inquiète les institutions démocratiques.
Le New York Times a montré qu’en quelques heures, Sora 2 permettait de produire des vidéos ultra-réalistes simulant des fraudes électorales ou de fausses arrestations : ces contenus ont été relayés comme preuves d’événements n’ayant jamais eu lieu. Le doute généralisé provoqué par ces vidéos incite désormais certains politiques pris en flagrant délit à tout nier, en prétendant que les preuves sont “juste des deepfakes”.
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Sora 2 c’est le temple de l’AI Slop
Au-delà des scandales, il y a aussi une question de qualité voir de santé mentale.
Les contenus générés par Sora sont souvent critiqués pour leur manque de mérite artistique et de profondeur.
« AI slop », c’est le nouveau terme à la mode pour désigner ce contenu artificiel de mauvaise qualité qui inonde les plateformes. Avec Sora 2, OpenAI a créé un réseau social entièrement dédié à ce type de contenu. Un fil personnalisé via algorithmes de recommandation, la possibilité de suivre amis et créateurs, de remixer les vidéos des autres.
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La concurrence s’organise
Sora arrive moins d’une semaine après Meta Vibes, un nouveau fil disponible sur l’appli Meta AI destiné à partager des vidéos IA. YouTube a aussi introduit de nouveaux outils de génération de vidéos IA, et les contenus IA pullulent désormais sur TikTok. La course à l’IA générative vidéo est lancée.l
Le vrai problème, c’est qu’OpenAI a choisi l’approche « demander pardon plutôt que la permission ». Lancer d’abord, modérer ensuite. Une stratégie qui fonctionne commercialement mais qui pose de sérieuses questions pour notre capacité collective à distinguer le vrai du faux en ligne.
Et le plus inquiétant ? Ce n’est que le début. Si OpenAI ne l’avait pas lancé, quelqu’un d’autre l’aurait fait. La course à l’IA générative ne s’arrêtera pas. À nous de voir comment on veut réguler ça avant que le « liar’s dividend » devienne notre nouvelle réalité quotidienne.
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