Épisode 1363 : Aujourd’hui, on s’attaque à un sujet brûlant.
Les fameuses vidéos UGC générées par IA.
Mes feeds Instagram et Facebook se remplissent chaque jour un peu plus de ses vidéos de témoignages façon blackmirror.
Ces vidéos générées par Ia elles font couler beaucoup d’encre.
Pour certains, c’est l’avenir de la publicité en ligne. Peu-être même du storytelling de marque. Elles permettent de résoudre le difficile problème de l’incarnation en vidéo. Plus besoin de trouver des vrais clients ou collaborateurs, j’ai un avatar IA.
D’autres estiment qu’on est encore loin du compte. Les vidéos UGC générées par IA seraient une abomination. Synchronisation des lèvres hasardeuse, visages artificiels, manque de créativité…Ce matin, on essaye de faire la part des choses. On a testé pour vous 3 outils de génération de vidéos UGC par IA.
Et on décrypte tout ça ensemble.

Arcads.ai

100 $ par mois pour 10 vidéos

Aucune version freemium

L’application ne permet pas de monter la vidéo publicitaire.
Je génère seulement les rush avec un avatar IA qui fait le facecam.

Ensuite si j’veux intégrer des plan de coup ou un arrière plan avec une démo de mon produit ou de mon application, il faut que je procède au montage moi même sur une application de montage.

Heygen

La ref par excellence.
Je peux prompter directement. En gros pas besoin de choisir mon avatar IA. C’est le prompt qui va créer l’avatar.

https://app.heygen.com/videos/86bc501e235b4bd39c069859de2cfa88

Je peux demander d’intégrer des assets. J’upload des images et Heygen va me les transformer en micro séquence vidéo et les intégrer. Au montage. Je peux aussi lui demander de générer des B-Rolls en gros de plans de coupe.

Affogato

Par défaut, je peux choisir parmi une liste de 20 avatars IA.
Perso j’ai utilisé Zane. Un beau gosse de trente piges 100% IA.

https://www.instagram.com/reel/DJjN045pkqQ

C’est vraiment pas ouf.

C’est très cher. 15 dollars par mois, je peux générer seulement 55 secondes de vidéos.

Les vidéos ont un look très IA. A la limite de la bande dessinée.

Les voix en français sont catastrophique. 

C’est Cringe, voir carrément flippant

Les contenus générés par IA tombent souvent dans l’« uncanny valley ». C’est cette zone de malaise où un visage semble presque humain… mais pas tout à fait. Résultat : l’effet est troublant, voire dérangeant.

Même les visages IA les plus aboutis conservent un aspect artificiel. Mouvements mécaniques. Expressions figées. Tout sonne faux. Au lieu de capter l’attention, ces vidéos créent un rejet.

Le phénomène est devenu si répandu qu’une tendance TikTok entière s’est développée autour du concept d’uncanny valley, avec des créateurs qui parodient volontairement ces contenus IA pour leur donner un aspect encore plus dérangeant. 

C’est révélateur : Quand votre technologie devient un objet de moquerie, c’est qu’il y aux truc qui cloche.

La synchronisation labiale est terrible

C’est le talon d’Achille des contenus IA : les lèvres ne bougent jamais parfaitement avec la voix. Même les meilleurs outils – Synthesia, ElevenLabs, etc. – n’y échappent pas.

Les mouvements des lèvres ne collent jamais parfaitement avec l’audio.

Des chercheurs ont même mis au point des techniques pour détecter ces décalages. Leurs modèles repèrent les incohérences audio/visuel avec une précision supérieure à 95 % . Preuve que les imperfections sont flagrantes pour qui sait les chercher.

https://arxiv.org/html/2401.15668v1

Pour le spectateur, ça ne pardonne pas.  Le cerveau humain, habitué depuis la naissance à analyser les micro-expressions et les synchronisations parfaites du visage et de la voix, détecte instantanément ces anomalies.

C’est perçu comme inauthentique vois même comme une tromperie

L’obligation de déclarer le caractère Full IA de sa vidéo publicitaire chez Meta

Depuis 2025, Meta impose un étiquetage clair pour tout contenu publicitaire intégrant des vidéos ou sons réalistes créés par IA. Objectif : transparence.

Plus largement, l’IA Act européen évolue vers une obligation de transparence totale sur le contenu IA. Les marques devront bientôt étiqueter systématiquement leurs créations IA, ce qui brisera définitivement l’illusion d’authenticité.

L’étiquetage obligatoire pose un dilemme pour les annonceurs : révéler la nature artificielle du contenu peut nuire à son efficacité. 

Un contenu IA, une fois étiqueté comme tel, perd en crédibilité. L’impact publicitaire en prend un coup.

UGC IA : ROI décevant et coûts cachés

Contrairement aux promesses initiales de coûts réduits, C-créer de l’UGC IA, ça coûte cher.

Il faut compter :

  • entre 150 et 500 €/mois pour les outils de production,
  • des tests A/B en série pour ajuster le rendu,
  • des heures de retouches pour corriger la synchro ou les expressions.

On est loin de la promesse du « contenu pas cher ».

L’uniformisation créative : quand l’IA produit du contenu en série

Les UGC 100 % IA manquent cruellement de singularité. Tous se ressemblent. Même ton, même gestuelle, même script.

Cette standardisation s’observe à plusieurs niveaux. 

Les expressions faciales d’abord : les avatars IA puisent dans les mêmes bases de données d’expressions et reproduisent les même sourires calibrés, les même hochements de tête mécaniques …

Les gestes suivent la même logique : pointer du doigt pour souligner un point, lever le pouce pour approuver, hausser les épaules pour exprimer l’évidence. 

La structure narrative : Les UGC IA respectent systématiquement les mêmes schémas : accroche, pain point, démonstration produit, call-to-action. 

Cette standardisation des contenus crée ce que les experts appellent une « fatigue de reconnaissance » chez les spectateurs.

Pire, cette standardisation pose un problème concurrentiel. Quand tous les UGC se ressemblent, aucun ne se démarque. 

En voulant économiser sur la créativité, on crée un environnement publicitaire aseptisé où les messages se noient dans la masse des contenus génériques. 

Les consommateurs développent une cécité sélective face à ces contenus.


Le verdict : l’authenticité reste roi

Malgré les promesses technologiques, les UGC 100% IA peinent à convaincre en 2025. 

Entre les problèmes de synchronisation labiale, l’uncanny valley qui rebute les spectateurs, les obligations de transparence qui cassent l’illusion et une possible discrimination algorithmique, les défis sont nombreux.

Les marques qui misent sur l’IA pour leurs UGC feraient mieux de réfléchir à deux fois. Il vaut mieux un UGC authentique par un créateur qui fonctionne bien que 10 UGC IA qui auront du mal à performer.



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