Épisode 1283 : Instagram accélère sur l’intégration de l’intelligence artificielle dans ses fonctionnalités. Dernier test en date : la possibilité pour les créateurs et les marques d’utiliser une IA pour répondre automatiquement aux commentaires. Derrière cette annonce, deux visions s’affrontent. D’un côté, un outil très pratique qui pourrait soulager les créateurs submergés par les interactions. De l’autre, une inquiétude sur la déshumanisation des échanges et la perte d’authenticité sur les réseaux sociaux.

Comment fonctionne cette IA sur Instagram ?

Depuis quelques mois, Meta teste en version bêta aux États-Unis AI Creator, un outil intégré à son AI Studio, permettant aux créateurs de paramétrer un avatar IA. Cet agent virtuel est capable de répondre aux DM et potentiellement bientôt aux commentaires, en se basant sur les contenus, le style de communication et les précédentes interactions du créateur.

L’idée est claire : offrir aux créateurs, aux marques et aux petites entreprises un moyen de maintenir une présence constante, de répondre aux questions fréquentes, tout en personnalisant l’expérience grâce à l’IA.

Selon Mark Zuckerberg, le but est aussi d’étendre cette fonctionnalité aux entreprises plus petites, voire aux utilisateurs standards à terme .

Un outil extrêmement utile pour les créateurs et les marques

1. Un gain de temps considérable

Les créateurs reçoivent des centaines, parfois des milliers de messages ou commentaires par jour. Beaucoup de ces interactions tournent autour des mêmes questions :

  • Où as-tu acheté ce produit ?
  • Quels sont tes horaires d’ouverture ?
  • Comment participer à ton concours ?

Plutôt que de mobiliser une équipe entière pour gérer ça, l’IA permet d’automatiser ces réponses récurrentes, en apportant une réponse immédiate, 24/7.

2. Un outil puissant pour la modération

En plus de répondre aux questions, une IA bien calibrée peut aussi être utilisée pour filtrer et modérer les commentaires inappropriés, les spams ou les contenus offensants. Cela devient un véritable atout pour les marques soucieuses de préserver leur image.

3. Un allié pour personnaliser l’expérience

Les outils comme ceux proposés par Metricool montrent comment l’IA permet de personnaliser des messages en fonction des comportements passés, du profil utilisateur ou des préférences. Cela améliore potentiellement le taux d’engagement tout en gardant une cohérence de ton pour la marque .

Mais… flippant quand même ?

1. Une perte d’authenticité

Les réseaux sociaux sont avant tout des lieux d’échange humain. Si l’utilisateur a l’impression de parler à une machine, cela peut créer une rupture du lien émotionnel. Le commentaire d’un internaute relayé dans les tests de Meta est révélateur : « Les réseaux sociaux sont SOCIAUX, les gens y cherchent une connexion humaine. »

Pour beaucoup, la relation fan-créateur repose sur une proximité réelle, même si l’on sait que les créateurs délèguent déjà parfois à des équipes.

2. Une transparence limitée

Même si Meta promet d’afficher quand une IA répond, il est fort probable que les utilisateurs ne soient pas toujours conscients de dialoguer avec un bot. On risque alors d’accentuer une fausse impression d’interaction directe.

3. Des usages pas toujours pertinents

Comme le souligne Alexandre Coutant dans son analyse, beaucoup d’outils d’automatisation existent déjà : FAQ, bots classiques, réponses prédéfinies… Est-ce que les influenceurs ont vraiment besoin d’aller plus loin avec des IA avancées ? Ou est-ce simplement la Silicon Valley en quête de nouvelles features pour occuper le marché sans réel besoin des utilisateurs ?

Conclusion : utile ou flippant ?

Finalement, tout dépendra de l’usage qu’on en fait.

✅ Pour les marques et les créateurs débordés, c’est un outil ultra pertinent pour gagner du temps, améliorer la modération, et répondre plus vite aux questions de base.

❌ Mais attention : une utilisation excessive pourrait détériorer le lien humain qui fait justement la force des réseaux sociaux. À force d’automatiser les échanges, on risque d’avoir des plateformes peuplées de conversations aseptisées, où plus personne ne sait vraiment qui est derrière l’écran.

À suivre de près, mais avec modération.



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