Épisode 1405 : “Vos collabs pèsent plus lourd que votre page corporate, mais ils parlent de moins en moins, sauf vos dirigeants.”
Les entreprises ont longtemps rêvé de libérer la parole de leurs collaborateurs sur les réseaux sociaux, avec l’employee advocacy comme mantra. Mais en 2025, les lignes ont bougé. Les prises de parole s’individualisent, se professionnalisent, et surtout… elles montent dans la hiérarchie. Alors que les profils non-managériaux se taisent, le top management prend le micro.
On tourne la page de l’employee advocacy à l’ancienne. Désormais, la vraie question est : qui parle, sur quoi, et avec quels moyens ?
Pourquoi les profils perso battent la page corporate
Les chiffres sont sans appel :
- Un collaborateur engagé a 35 % plus d’impact qu’une voix externe.
- Il a également 17 % plus d’impact que la voix de son entreprise.
- En moyenne, un post de collaborateur génère 42 % d’engagement en plus qu’un post publié par une page corporate.
- 62 % des mentions d’entreprise sur LinkedIn viennent de profils individuels, dont 24 % sont des collaborateurs actuels ; contre 38 % pour les pages entreprises.
Pourquoi ?
L’algorithme LinkedIn valorise les profils perso. Le ton est plus incarné, plus authentique. Et surtout, le lien de confiance avec l’audience est plus fort.
Qui parle vraiment aujourd’hui ?
Derrière cette dynamique positive se cache une réalité moins reluisante :
- La part des profils ayant mentionné leur entreprise est passée de 27,5 % à 13,5 % entre 2023 et 2024, soit une baisse de 14 points. Cette chute concerne surtout les profils sans responsabilité managériale.
- En parallèle, les voix externes sont plus nombreuses : +5,1 points.
- Et les pages entreprises voient leurs mentions augmenter de 6,8 points.
- Du côté du top management, la prise de parole augmente : +4,7 points pour le top management, +13,1 % pour le management intermédiaire et de proximité.
💬 Question à poser à votre co-host :
“Est-ce qu’on a vraiment une stratégie d’employee advocacy si seuls les managers et le C-level prennent la parole ?”
Le personal branding devient un outil de carrière, plus qu’un levier collectif. On assiste à une sorte de “gentrification” de la parole corporate.
Ce que ça implique pour les social media managers
Il ne faut plus penser programme massif d’employee advocacy, mais plutôt écosystème de voix internes. À orchestrer intelligemment entre :
- Les collaborateurs déjà engagés
- Le management de proximité
- Les dirigeants et le C-level
Le rôle du social media manager ? Accompagner sans forcer :
- Cadrage éditorial souple
- Rédaction de guidelines
- Mise à disposition de contenus
- Formation à l’écriture LinkedIn
Pistes actionnables pour les marques
Voici quelques leviers activables dès aujourd’hui :
- Identifier les “power users” internes (ceux qui ont déjà un impact naturel)
- Co-construire avec les RH et la com interne une vraie stratégie de présence LinkedIn intégrée au parcours collaborateur
- Segmenter les typologies de porte-parole internes, avec un accompagnement adapté selon le niveau (junior, manager, C-level)
Conclusion : Pas tout le monde, mais les bons
Tout le monde ne prendra pas la parole. Et ce n’est pas grave.
Le rôle des marques n’est pas de forcer chaque salarié à poster, mais de créer un environnement favorable à l’expression. À la clé : une communication plus humaine, plus crédible, et bien plus impactante.
Étude Havas Paris : https://www.linkedin.com/posts/havas-paris_que-rev%C3%A8le-le-barom%C3%A8tre-sur-la-part-de-voix-activity-7397272169644367872-jAjk?utm_source=share&utm_medium=member_desktop&rcm=ACoAACal_lUB1aovHzvshS5X9-naQamoZBwKthc

