Épisode 144 : En proposant de connaître les ingrédients controversés dans les produits alimentaires et cosmétiques, les applications de notation telles que Yuka, change les habitudes de consommation des Français qui seraient 18% à en posséder une sur leur smartphone.
Mais ce mouvement sociétal autour de la transparence alimentaire n’est pas sans conséquence pour les marques.
Le principe est le suivant : au moment de choisir un produit au supermarché, vous scannez son code-barres avec votre téléphone. S’il est déjà répertorié dans sa base de données, l’application lui donne une note sur 100, accompagnée d’un code couleur : vert pour excellent et bon (de 50 à 100), orange pour médiocre (25 à 50 sur 100), rouge pour mauvais (en dessous de 25).
La parole aux consommateurs : Plus que jamais des Consom’acteurs
Je prend clairement le parti de ces applications car elles apportent une vraie connaissance et donnent un vrai pouvoir aux consommateurs.
Parallèle avec l’agriculture
Depuis les scandales du prix du lait ou de la viande étrangère, le grand public est beaucoup plus attentif.Ce sont des actualités de ce genre qui ont vu naître des Labels comme « C’est qui le patron » ou « en direct des éleveurs » « les éleveurs vous disent merci »
Il y évidemment Yuka mais d’autres acteurs aussi…
En proposant de connaître les ingrédients controversés dans les produits alimentaires et cosmétiques, l’application Yuka, change les habitudes de consommation des Français.
Derrière l’effet de mode, ce mouvement sociétal autour de la transparence alimentaire n’est pas sans conséquence pour les marques.
5,6 millions de Français possède l’appli Yuka.Mieux, ils seraient près de 1 Français sur 5 (18 %) à détenir un outil similaire dans leur smartphone !
Le coup de génie de Yuka : avoir réussi à gamifier ce qui existait déjà en 2012 : Open Food Facts – qui est d’ailleurs l’une des sources de Yuka.
Sondage Opinion way en Avril 2018 : plus de 11 % des français interrogés déclaraient se fier aux applications de food checking, une proportion qui montait à 14 % chez les 18-24 ans.
**Apparition d’un nouveau terme : Le BuyCott
Le buycott est un barbarisme récent, créé en opposition à boycott : le buycott consiste à orienter le choix des consommateurs vers des causes plus justes, plus respectueuses de l’environnement ou des droits des travailleurs (égalité homme/femme, enfants), plus éthiques, etc.
C’est clairement un acte pacifiste, on est pas là dans une agressivité verbale du consumérisme.
Un bon exemple de cette action, c’est le compte Instagram de I-boycott
Il s’agit d’une association Loi 1901 qui a lancé son appli « Buyornot » qui vous permet de trouver des alternatives aux produits, si l’on prend l’exemple du coca, elle ressort plusieurs produits alternatifs classés par « nutrition score » / impact sociétal / additifs
Les applis comme Yuka viennent palier une déficit d’informations
Selon, Olivier Andrault, d’UFC-Que Choisir.« Ces applications viennent pallier un déficit d’informations dû au laxisme des autorités européennes et au lobby industriel ».
Avez-vous déjà essayé de lire une étiquette de produit pour essayer de comprendre sa composition : des lettres minuscules, des terminologie complexes, peu lisibles, etc. Avec ces outils, en deux clics, les consommateurs découvrent la liste des ingrédients, l’éventuelle présence d’additifs et une recommandation sur la qualité du produit…
Et souvent la sanction tombe sous la forme d’une étiquette de couleur : Médiocre, passable, bon.
Les consommateurs veulent aller plus loin que le réglementaire
Côté marques de cosmétiques, on se défend : La cosmétique, ce n’est pas le Far West ! Elles évoluent dans un environnement très réglementé, tant en termes d’auto-régulation que de législation.
Et on avance les arguments réglementaires : si un produit est autorisé, c’est qu’il n’est pas dangereux.
Sauf que :
Anne Dux, directrice des affaires scientifiques et réglementaires de la Fédération des entreprises de la beauté [Febea]
« Ces applications correspondent à un besoin du consommateur qui veut mieux comprendre ce qu’il y a dans ses produits et être rassuré sur leur sécurité. Et l’industrie prend conscience que la réglementation actuelle, qui impose de mettre sur le produit la liste des ingrédients, ne répond pas à ce besoin ».
D’où viennent les informations que divulgue Yuka ?
Yuka ne fait en réalité que présenter de manière plus synthétique et esthétique le travail d’Open Food Facts (OFF), une base de données ouverte et collaborative lancée en 2012.
En 2018, elle répertorie plus de 250 000 produits et leurs caractéristiques (composition, tableau nutritionnel, additifs, allergènes) grâce aux utilisateurs. Ces informations sont recoupées et vérifiées par la communauté.
OpenFoodfacts.org
Une base de données collaborative, libre et ouverte des produits alimentaires du monde entier.
Si la fiabilité des informations en provenance d’OpenFoodFacts est indéniable, les données liées aux cosmétiques sont plus soumises à discussions.
En ligne de mire : la fiabilité des données en provenance de Open Beauty Facts. Manque de modération et data collaboratives parfois étonnées.
Yuka un positionnement militant qui fait grincer les marques
Pas juste de l’info mais bien une mission de militantisme et consom-acteur. Page Facebook >>
Des impacts directs et forts sur la notoriété des marques
- Commentaires conso en social media
- Nécessité de travail son discours et de faire preuve d’empathie
Des polémiques sur le fonctionnement et l’interpretation des résultats
La gamification a ses limites. - il se base sur un échantillon de 100 grammes- Ne prend pas en compte la concentration. C’est le cas notamment pour les parfums intégrées aux produits consmétqiues à moins de 1%- Et puis quitte le l’interpretation simplifiée à son maximum : bon, mauvais, médiocre…
Ne pas culpabiliser sans arrêt :
Quand on regarde le système de notation il est très binaire et à un colorant ou conservateur près, le produit passera de « bon » à « moyen ». Donc oui l’intégrité des marques est mise en jeu, mais si ces systèmes de notation deviennent pratique courante, elles pourraient simplement faire l’effort minimal pour passer la ligne rouge.
Les nutritionnistes eux-même soulignent :
Pas d’informations sur le type de sucre (naturel ou sucre ajouté)Aucune visibilité sur les vitamines.Des apports caloriques non évalués par rapport aux quantité réellement consommées.Le facteur plaisir, un élément important de la sensation de satieté.
Comment les marques réagissent :
Certaines marques se mettent à travailler main dans la main avec Yuka
Yuka ne cache pas collaborer aujourd’hui avec 15 marques seulement, toutes venues directement à elle.
« Certains industriels font évoluer leurs recettes avec moins d’additifs et un meilleur profil nutritionnel. Ils entrent en contact avec nous afin que notre base soit mise à jour », assure Julie Chapon, cofondatrice de Yuka.
C’est le cas de Monoprix qui met à jour fréquemment ses informations sur Food Fact
Système U sort Y’a Quoi Dedans en septembre 2018.
Y’a Quoi Dedans répertorie 300 000 produits en France aussi bien chez les marques nationales, les MDD (marques de distributeur) de Système U ou les MDD des concurrents (Leclerc, Auchan, etc.).
Risqué, pour un distributeur ?
Sandrine Burgat, directrice communication de Système U :« Tout le monde a bien conscience qu’il faut travailler à l’amélioration des produits, dans une démarche de clarté et de transparence. Personne ne doit plus rien avoir à cacher, distributeurs ou industriels. Ce n’est que le début… »
Donne toute les infos mais pas de notation.
Les marques de l’alimentation se regroupent pour créer Num Alim
Num-Alim : la 1ère plateforme numérique de données ouvertes, fiables et exhaustives sur les produits alimentaires.
A l’initiative de l’ANIA : Association Nationale des Industries Alimentaires
Renseignée directement par les fabricants, tout comme l’étiquetage obligatoire sur les produits, cette plateforme numérique de l’alimentation rassemblera des données vérifiées et mises à jour en temps réel sur tous les produits alimentaires.
Elle agrégera aussi une multitude d’autres informations comme les modes de production, la notation Nutri-Score, les labellisations, l’empreinte environnementale, etc.
Lancement courant 2019.
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