Épisode 805 : Hoax, mythes, creepy pastas, fake-news, autant d’appellations pour désigner la même chose : Les légendes urbaines. Elles font partie intégrante de notre culture contemporaine et le moins qu’on puisse dire c’est qu’elles ont la dent dure ! Alors comment diable traversent-elles le temps ???
« Je t’ai déjà raconté l’histoire de mon oncle Yves qui a un jour percuté un sanglier, l’a mis dans le coffre de sa bagnole et le sanglier s’est ensuite réveillé ? »
« Et sinon, est-ce que tu savais que Facebook écoute ton téléphone ? Même si il est en veille, ils écoutent tout pour ensuite te proposer de la pub. »
ET est-ce que tu connais l’histoire de L’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours.
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C’est quoi une légende urbaine ?
Une légende urbaine est une histoire étrange et spectaculaire, apparemment véridique, parfois inspirée d’un lointain fait divers.
Cette histoire est racontée de bonne foi par des gens sincères, elle est véhiculée par le bouche à oreille et déformée ou amplifiée par chaque narrateur.
Une légende urbaine se révèle surtout la plus part du temps totalement fausse.
On parle aussi de Hoax.
La différence entre une légende et une légende urbaine, c’est qu’elle s’adapte à son temps et est transformée au travers des époques. C’est ce qui fait qu’on se l’approprie et qu’elles font partie de la culture populaire.
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Avec l’ère du social les effets de rumeurs ont de beaux jours devant elles
La rapidité de la diffusion des informations sur Internet, associée aux possibilités de manipulation de l’image numérique avec des applications de plus en plus performantes, ont amplifié un phénomène vieux comme l’humanité : celui des « légendes urbaines ».
Avec les réseaux sociaux, la légende urbaine a muté : on parle désormais de creepypasta pour les légendes urbaines qui se propagent sur internet.
C’est la contraction de creepy (effrayant en anglais) et copy/paste (copier/coller) donnant pasta . Popularisées par des forums de discussion autour du jeux-vidéo, les creepypastas ont abouti à la création de véritables mythes qui franchissent même parfois le cap de la réalité.
En 2018, une étude montrait que les fake news se répandent six fois plus vite qu’une info vérifiée sur les réseaux sociaux.
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Face à la rumeur, tout le monde est fragile
Face à la rumeur, on est tous dans le même bateau, peu importe le sexe, l’éducation, l’âge. On croit tous à des légendes mais pas tous aux mêmes. Nous seront tous un jour touchés par une histoire qui va provoquer tellement d’émotions en nous qu’on en oubliera de la vérifier.
Dernière légende urbaine dingue, une publication partagée plus de 6.200 fois sur Facebook début 2022. Le rappeur Gims promettrait des gains de l’ordre de 5.000 euros aux internautes: il suffirait de lui dire « bonjour » et de cliquer sur un lien.
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Comment fonctionne un effet de rumeur ?
La majorité des rumeurs sont produites spontanément et ne sont pas le fruit d’un complot.
On pense plutôt à un mensonge ou de « paroles en l’air » dont un groupe se saisit, pour diverses raisons, et l’amplifient.
L’effet d’amplification d’une rumeur repose sur un « Guide d’opinion ».
C’est le sociologue américain Paul Lazarsfeld qui le premier a étudié le fonctionnement mécanique de la rumeur. On est en 1955 et tout reste d’actualité.
Selon lui une rumeur court à condition qu’elle mette en jeu 3 éléments :
1- identification personnelle (la rumeur concerne directement la personne)
2- valorisation de l’enjeu (la rumeur est importante)
3-capacité d’action (la personne peut agir sur cette rumeur)
Qui se souvient de cette chaine Facebook :
« Il paraît que Facebook va devenir payant. Tous les commentaires postés en privés à une période donnée vont devenir public ! Vites, dépêchez-vous de transférer ce message à tous vos contacts et d’envoyer un email à Zuckerberg ! »
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Evidemment, un certain nombre de rumeurs, notamment à l’approche d’élections, sont créés intentionnellement pour discréditer un candidat ou encore de faire passer un programme politique. On peut alors parler de fake news.
Des sites pour vérifier une info
Des sites comme https://factuel.afp.com/ ou HoaxBuster ont été créés pour vérifier la véracité d’une info, alors que les médias eux-aussi tombent parfois dans le panneau.
Clitorine : une jeune fille aurait été baptisée Clitorine. Une variante de la rumeur évoque des jumelles, Clitorine et Vagina. Et pourtant, il n’y a jamais eu d’enregistrement à l’état civil d’une Clitorine.
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Légendes urbaines : des histoires pas si insignifiantes que ça.
La rumeur offre parfois une explication simplifiée et rassurante de certains problèmes de société.
Loin d’être des histoires insignifiantes, ces légendes urbaines en disent beaucoup sur notre société et l’état de ses tourments.
Elles mettent, en scène les préoccupations de notre époque : sentiment d’insécurité, craintes liées à la fiabilité des nouvelles technologies ou à l’évolution des mœurs.
Selon certains sociologue, la rumeur est carrément une technique élémentaire de sociabilité et d’échange
Si ces légendes urbaines circulent, c’est que, individuellement et collectivement, nous y trouvons une valeur d’échange.
La rumeur conforte le sentiment d’entre-soi. Dire une rumeur dans une conversation, c’est profiter d’un moment de connivence. C’est un lien communautaire.
La rumeur est aussi une opinion par défaut. Instinctivement la rumeur ou les légendes urbaines peuvent être une bonne manière de donner le change quand on n’a rien à dire sur un sujet, et ne pas perdre la face.
Derrière légende urbaine, toute fraiche celle-ci :
Il y aurait des appels à l’aide sur les étiquettes des vêtements Shein.
Plusieurs posts circulent sur les réseaux sociaux. On y voit des étiquettes de vêtements Shein avec écrit au milieu des consignes de nettoyage un message énigmatique « need help ». Ce serait un message d’appel à l’aides populations Ouïghours travaillant dans des camps de travail forcé en Chine.
L’info a été démentie par le site FakeOff de 20 Minutes, mais la légende urbaine continue de circuler
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Il n’y a pas de fumée sans feu ?
Le principe même de la rumeur et des légendes urbaines est qu’elles sont tenaces. Notamment si elles touchent au scandale.
En général, tout démenti n’est qu’un pis-aller.
Ronaldo et Messi
Pas plus tard qu’hier, en zonant sur Instagram, je vois une story très convaincante avec une photo de Ronaldo et Messi en train de s’embrasser fougueusement.
Le Tweet décrit que :
« Pour protester contre l’interdiction de l’homosexualité au #Qatar pendant la Coupe du monde, Cristiano Ronaldo et Lionel Messi se sont embrassés devant les objectifs des photographes. Le #Qatar exige l’exclusion des 2 joueurs pour la Coupe du monde «
Le tweet repartagé plus de 2000 fois part d’un compte parodique @medhivenir
C’était convainquant ! Mais c’était bien une supercherie.
Le monstre du Loch ness
Autant te dire que ces sujets me passionnent, je suis complètement cartésien, mais je suis de ceux qui ne se font pas d’avis tant qu’ils n’ont pas vu de preuves. Et c’est aussi à cause de gens comme moi que les légendes urbaines peuvent subsister.
J’ai récemment écouté l’un des derniers épisodes du podcast « Les baladeurs » sur le monstre du Loch Ness
Et la manière dont est amenée l’histoire m’a conforté dans mon schéma de pensée. La journaliste part à la rencontre de passionnés et de marginaux écossais qui rassemblent des preuves et qui continuent de croire tant qu’ils n’ont pas la preuve du contraire.
La crypto zoologie et les groupes Facebook
Je suis tombé sur un groupe fabuleux ce matin : « Du Yéti au Monstre du loch Ness » (Groupe de Cryptozoologie)
Ce groupe est destiné à la critique d’ouvrages, d’articles scientifiques ou de théories cryptozoologiques, tout cela avec un regard critique et scientifique.
En un mot, l’objectif du groupe est de donner la parole à des personnes qui veulent aller plus loin que ce que l’on trouve habituellement sur les pages, forums ou groupes dits « paranormaux ». Les théories « paranormales » ou « surnaturelles » n’y sont pas les bienvenues.
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