Épisode 952 : En Septembre, Booba semait la pagaille dans le milieu de l’influence et maintenant c’est au gouvernement de finir le travail ! On en parle de ce texte de loi contre l’influence marketing ?
Booba a tout déclenché, les députes sont en train de finir le travail !
Après des mois de dénonciations des pratiques trompeuses de certains influenceurs par Booba (et parfois de cyberharcèlement), les députés examinent à partir du 28 mars une proposition de loi souhaitant encadrer les pratiques des créateurs de contenu.
Le texte est voté demain, Jeudi 30 Mars 2023. Si il y a acceptation ça va bouger un paquet de trucs pour le monde de l’influence.
Une loi pour encadrer la profession d’influenceurs. Le texte est ambitieux et risque de changer pas mal de choses dans l’écosystème parfois complexe de l’influence marketing.
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Ce projet de loi était vraiment passé jusque-là inaperçu, mais du jour au lendemain on ne parlait plus que de ça. En cause, la publication d’une tribune dans Le Journal du Dimanche.
150 influenceurs signent une tribune contre le projet de loi
La tribune, signée par des influenceurs et des youtubeurs, appelait les parlementaires à ne pas « casser » leur modèle économique vertueux.
Sauf que cette tribune elle a pas vraiment été signée par ses signataires.
Certains des plus importants signataires, tels que les youtubeurs Squeezie (18 millions d’abonnés) et Seb Lafrite (5 millions d’abonnés) ont publiquement manifesté leur gêne concernant le texte. Certains ont même diffusé des communiqués de presse pour s’en désolidariser.
Que s’est-il passé ?
La Tribune, appelle à faire la distinction entre les créateurs de contenu et les influenceurs malveillants. Elle dit aussi : nous considérer comme une menace, c’est déconsidérer et mépriser une partie de la jeunesse française.
Le vrai problème c’est que personne n’a vraiment donné son accord pour une publication de La Tribune et un plan RP derrière.
Sur Twitter, le streamer Gotaga indiquait ainsi n’avoir « jamais signé un truc du genre », tout comme Cyprien.
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le gouvernement propose une loi de régulation de l’influence
Une première en Europe.
L’annonce officielle débute par « C’est un secteur économique dynamique, créatif et inventif, qui doit faire l’objet d’une régulation appropriée pour le soutenir et le défendre, mais pas pour le stigmatiser »
Objectif : lutter contre les dérives
Chirurgie esthétique , crypto monnaie, contrefaçons, produits de mauvaise qualité, mise en avant de marques d’alcool
Les travaux sur ce texte de loi ont débuté il y a plusieurs mois, dans un contexte de critique de ce secteur et de polémiques sur des influenceurs accusés de faire la promotion d’arnaques, entre autres. Ils ont été complétés par les consultations menées par le ministère de l’Économie depuis décembre
Dans les grandes lignes :
1-Mentionner clairement les partenariats de marque et posts sponsorisés: la base
2-Définition du statut d’influenceur :
personnes « qui mobilisent leur notoriété pour communiquer au public par voie électronique des contenus visant à faire la promotion, directement ou indirectement, de biens, de services ou d’une cause quelconque en contrepartie d’un bénéfice économique ou d’un avantage en nature ».
3-Une loi pour clarifier, inventer le régime d’influenceur
4- La proposition de loi définit des obligations pour les plateformes, comme le fait de mettre en œuvre des moyens nécessaires pour retirer les contenus signalés par les autorités et de traiter en priorité les alertes de « signaleurs de confiance »,
5- listing des business interdits
6- L’État aussi aura sa part de responsabilité: selon les termes actuels de la proposition de loi, il devra mener dans les écoles des opérations de sensibilisation aux dérives des influenceurs et remettre dans les six mois à partir de la promulgation de la loi un rapport sur
Finito les NFTs et la chirurgie esthétique
Bruno Le Maire avant d’ores et déjà déclaré qu’il souhaitait que les influenceurs soient « soumis aux mêmes règles publicitaires que les médias ». Les influenceurs auront donc interdiction de faire la promotion de certains types de produits ou d’activités.
Interdiction de faire la promotion d’actes en lien avec la chirurgie esthétique ou la médecine, mais aussi de mettre en avant certains produits et services financiers
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Déclarer les images retouchées et les promotions
Les images ayant fait l’objet d’une modification par tous procédés de traitement d’image doivent être accompagnées de la mention : « Images retouchées »
Si ça passe tel quel, on peut imaginer que cette loi imposerait aux influenceurs de préciser s’ils ont recouru à des filtres, ou si certains clichés sont retouchés avec Photoshop.
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Les influenceurs à Dubai on vous voit !
Si un influenceur « n’est pas établi sur le territoire d’un État membre de l’Union européenne », il devra « désigner un représentant légal […] pour ses activités d’influence commerciale par voie électronique sur le territoire français ».
Le représentant légal et l’influenceur « sont soumis au droit français pour tout ce qui relève des activités d’influence commerciale par voie électronique à destination de la population française. »
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La profession d’agent d’influenceur aussi encadrée
La proposition de loi veut aussi réguler le métier d’agent d’influenceur, dont le rôle est de plus en plus important : négociation des prix des contrats des influenceurs, choix de ce qui sera promu, etc. Désormais, pour être agent, un contrat écrit avec la personne représentée devra être établi. Les agents doivent faire en sorte d’éviter « les situations de conflits d’intérêts » et prendre « toutes mesures nécessaires pour garantir la défense des intérêts » de leur star.