Épisode 1360 : “Voici la formule magique pour devenir viral.”, “Je vais vous apprendre à faire le buzz.” !
💥 À en croire certains pseudo-experts du digital, la viralité serait une compétence. Une routine. Un objectif atteignable. Il suffirait d’un bon hook, de trois hashtags bien placés, et hop : des millions de vues garanties.
Spoiler : c’est faux. Et surtout, c’est dangereux.
Dans cet épisode, on démonte le mythe. Celui d’un marketing magique qui promet visibilité, notoriété et croissance… sans jamais parler du prix à payer. On parle chiffres, études, réalité terrain.
Parce qu’il est temps d’arrêter de dire n’importe quoi.
🎰 Miser sur le viral, c’est comme jouer au loto avec les sous de sa boîte
La viralité, c’est séduisant. C’est spectaculaire.
Mais c’est aussi totalement imprévisible.
👉 Chaque jour, 34 millions de vidéos sont publiées sur TikTok. Soit 270 par seconde (Thunderbit, 2024).
👉 Selon Pex, il faut en moyenne publier 101 vidéos pour en avoir une qui dépasse les 100K vues organiquement.
👉 Même les plus gros créateurs échouent régulièrement à reproduire leurs propres succès (Forbes, 2018).
Bref : la viralité n’est ni planifiable, ni garantie. C’est un accident heureux – pas une stratégie.
📉 Le viral, ça fait pshhhitt
Une étude publiée dans Nature (2025) est formelle :
➡️ La majorité des contenus viraux n’ont aucun impact durable sur l’engagement ou la croissance.
➡️ Un pic soudain… suivi d’une rechute immédiate.
Autre étude (Facebook & YouTube, 2023) :
➡️ Les événements viraux “brusques” s’estompent plus vite que ceux construits progressivement.
La viralité fait du bruit. Mais pas d’histoire.
😐 Le public n’est plus dupe
“Going viral”, c’est moins cool qu’avant.
Les audiences deviennent plus sceptiques, voire cyniques face au contenu viral.
Elles repèrent les tentatives trop forcées.
Elles zappent le sensationnel sans fond.
Et elles valorisent ce qui est sincère, utile, authentique.
Pire : un contenu trop viral peut nuire à la crédibilité d’une marque. L’effet boomerang guette.
🎯 Le viral, c’est aussi perdre le contrôle
Un contenu qui explose en ligne… peut aussi échapper à son créateur.
Détournements, réinterprétations, remix – bienvenue dans l’ère du chaos créatif.
Résultat : des messages déformés, voire contredits.
Et une marque qui regarde son propre buzz… avec angoisse.
💸 Le vrai modèle des plateformes : la pub, pas le buzz
Au départ, les plateformes sociales promettaient de la notoriété gratuite.
Un eldorado de visibilité. De reach illimité. De viralité spontanée.
Mais rapidement, les timelines se sont saturées. Les algos se sont durcis.
Et aujourd’hui, l’organique s’effondre :
- Sur Facebook, certaines pages atteignent seulement 0,07 % de leurs fans en organique (Forbes, 2023).
- Sur Instagram et LinkedIn, le reach moyen baisse chaque année (Addictive Digital, 2024).
- Les contenus sponsorisés sont clairement favorisés.
👉 En France, les dépenses publicitaires social media ont encore augmenté de +9 % en 2024 (We Are Social / Meltwater).
Moralité ?
La viralité n’est pas une stratégie. C’est un appât.
Le vrai business model, c’est le “pay-to-play”.
🧠 Ce que font les marques sérieuses
Les marques qui performent aujourd’hui ne jouent pas au casino.
Elles construisent des stratégies solides, basées sur des KPIs clairs :
- Taux de rétention
- Sentiment de marque
- Taux de conversion qualifiée
Elles ne cherchent pas à faire le buzz, mais à faire du lien.
Elles utilisent la pub intelligemment, comme un levier prévisible et mesurable.
C’est moins magique.
Mais c’est ça, être un adulte responsable.
🧱 Construire pour durer, pas pour briller
Dans un monde où 90 % des marques s’expriment sur les mêmes canaux saturés, la différence ne se joue pas dans le buzz.
Elle se joue dans :
- La pertinence du message
- L’adéquation avec les communautés
- La résonance culturelle
Le contenu qui marche vraiment, c’est celui qui s’insère naturellement dans les conversations.
Pas celui qui tente de les détourner.
🧩 Conclusion : la viralité n’est pas une compétence. C’est une coïncidence.
Elle peut offrir un éclairage passager.
Mais seule la cohérence construit la fidélité.Il est temps d’arrêter de croire aux recettes miracles.
Et de revenir à des stratégies ancrées dans la réalité : du bon contenu, bien pensé, bien ciblé… et parfois sponsorisé.