Épisode 1369 :
Vidéos courtes : 
C’est le format star des réseaux sociaux.
C’est celui qui génère le plus de vues.
C’est aussi celui que les plateformes poussent avec le plus de force.

Mais voilà : plus il y a de vidéos courtes, moins elles performent.
C’est le grand paradoxe révélé par le dernier rapport de la plateforme Metricool.

Une étude de grande ampleur menée sur près de 600 000 comptes et plus de 5,6 millions de vidéos courtes.

Les chiffres révèlent une réalité contre-intuitive : plus nous produisons de contenu court, moins il performe.

Les vidéos courtes explosent sur toutes les plateformes

Le format court devient le format dominant sur les réseaux sociaux.

Le rapport observe une hausse de +71 % du volume de vidéos courtes publiées.
Le nombre d’utilisateurs actifs sur ce format grimpe aussi de +51 %.

TikTok domine la dynamique :
+156 % de vidéos publiées.

YouTube Shorts poursuit sa progression :
+61 % de vidéos publiées.

Facebook surprend avec une croissance forte :
+72 % de vidéos publiées.

Instagram, pourtant leader en volume, marque le pas :

+34 % de publications.

Mais les performances de vidéos courtes s’effondrent

Le temps passé sur les vidéos courtes continue de croître, atteignant 6h42 par semaine, soit une augmentation de 42 minutes par rapport aux formats longs. 

C’est là que le paradoxe s’installe :
Plus de contenu, plus de temps… mais moins de résultats.

Sur Instagram :


Le volume de Reels explose, mais les vues chutent de -59 %.
Les interactions baissent de -21 %.

Sur YouTube Shorts :


Malgré +61 % de vidéos publiées, la portée chute de -31 %,
Les interactions s’effondrent de -47 %.

Sur TikTok,  le temps moyen de visionnage baisse à 3,75 secondes (vs 4,7 en 2024).

Cette érosion de l’attention traduit une forme de « fatigue cognitive » des utilisateurs, submergés par un flux ininterrompu de stimuli visuels.

Seule exception : Facebook, où la portée progresse de 23 % et les vues augmentent de 24 %.

Le contenu court au paroxysme de la guerre d’attention

Face à cette saturation de contenus, capter l’attention devient plus difficile.
Les premières secondes sont cruciales.
Le storytelling se resserre. On ruse, on trouve des tricks pour essayer de retenir l’attention.

Sur les plateformes perdre une seconde, c’est finalement perdre une vue.

La création de contenu est en passe de devenir un exercice d’ingénierie de l’attention,. Chaque élément visuel ou sonore doit être optimisé pour maintenir l’engagement.

L’algorithme, arbitre impitoyable de l’attention

Les algorithmes de 2025 ont évolué vers une ultra-personnalisation qui privilégie l’authenticité sur le volume. Instagram favorise désormais le partage comme métrique principale , tandis que les interactions superficielles perdent de leur valeur. 

Cette évolution des algorithmes pénalise mécaniquement les stratégies basées sur la production de contenu en volume au profit de contenus plus réfléchis.

Les petits créateurs s’en sortent mieux sur Instagram

Surprise du rapport : les micro-comptes (< 1 000 abonnés) performent mieux que les gros.

Sur Instagram :
• +22 % d’interactions.
• +29 % de likes.
• +30 % d’engagement pour les petits comptes.

Oui, la vidéo courte est devenue la norme.
Mais non, elle n’est pas la garantie du succès.

À l’heure de l’overdose vidéo, la vraie bataille se joue sur la capacité à émerger.
Notre capacité à proposer un contenu remarquable.

Créer une vidéo, c’est espérer créer un moment.
Un instant de vérité entre une marque et son audience.
Ça demande de comprendre ses communautés.
De construire des récits singuliers qui tranchent dans le bruit.

Et ça, ce n’est pas une question de format, mais de fond.



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