Épisode 1381 : Le format « react » cartonne en 2025. Des millions de créateurs commentent des vidéos, des clips, des émissions télé. Ils filment leurs réactions en direct.
Tous les plus gros Youtubeurs ont leur format React : McFly&Carlito, Joyca, ou Michou qui réactu à des vidéos façon vidéo gags https://www.youtube.com/watch?v=3bwR_f9HS5I
Le format attire tous les profils. Des médecins analysent des séries médicales. Des chefs critiquent des recettes virales. Des musiciens décortiquent des morceaux. Des avocats commentent des procès. Leur visage apparaît dans un coin de l’écran et sur le reste on voit la vidéo originale.
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Pourquoi ce format fonctionne-t-il ?
Le format react répond à un besoin humain fondamental.
Nous sommes des créatures sociales. Nous voulons partager nos expériences.
Regarder quelqu’un réagir nous fait vivre l’expérience par procuration.
C’est comme regarder un film avec un ami. On partage l’émotion en temps réel.
Le React ça marche parfois mieux que l’original
Plus de 54% des spectateurs préfèrent regarder une réaction plutôt que le contenu original. C’est un chiffre stupéfiant. Les vidéos de réaction génèrent 2,5 fois plus d’engagement que les contenus standards.
https://odinlaw.com/reaction-videos-fair-use-copyright-law
La vidéo multiscreen c’est aussi une astuce bien connue pour capter l’attention
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Le réact, c’est un peu « les enfants de la télé » version web
Le React est aussi le symbole d’un renversement médiatique. Longtemps opposés, télévision et plateformes se rapprochent. Sur Twitch, les créateurs rediffusent désormais des émissions entières — Zone Interdite, Quatre mariages pour une lune de miel ou Et si on se rencontrait — pour les détourner, les critiquer ou simplement en rire.
Cette pratique redonne vie à des contenus anciens ou oubliés, tout en offrant une lecture collective et critique. Comme le note Vincent Bilem, chercheur cité par L’ADN, “le React permet un visionnage critique des images produites il y a 10 ou 20 ans, et c’est jubilatoire quand le chat découvre une pépite sexiste ou raciste d’époque”.
Mais au-delà du clin d’œil nostalgique, c’est bien un nouveau rapport au média télé qui se joue : la télévision devient une matière première pour Internet, un matériau à déconstruire, détourner ou réanimer sous le prisme de la communauté.
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Une zone grise juridique
Derrière son apparente légèreté, le React soulève d’importants enjeux de propriété intellectuelle. La majorité des vidéos React reprennent des œuvres protégées (émissions, clips, reportages), souvent sans autorisation.
Le cabinet PCS Avocat rappelle que seules certaines exceptions du Code de la propriété intellectuelle permettent cette pratique — courte citation, parodie, critique ou analyse — mais la plupart des contenus diffusés n’y entrent pas.
Résultat : les créateurs s’exposent à des risques de contrefaçon, pouvant entraîner des bannissements, des amendes ou des demandes de dommages et intérêts. Twitch applique d’ailleurs une politique stricte : toute infraction engage la responsabilité du streamer, pouvant conduire à la suppression du compte.
Cette tension se traduit par des cas contrastés : certains streamers obtiennent des droits de diffusion (comme Jean Massiet lors du débat présidentiel 2022), tandis que d’autres subissent des bans pour des contenus similaires.
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Pour les marques quelques idées de React à emprunter
Réaction à des usages consommateurs : Les marques mettent en avant des vidéos authentiques d’utilisateurs puis réagissent à ces témoignages ou démonstrations. Format très utilisé dans la beauté, le sport ou l’alimentaire pour booster l’UGC (contenu créé par les clients).
Thibaut inShap qui réact aux critiques sur sa marque de nutrition.
Réaction à une publicité ou une campagne : Les marques invitent des créateurs à réagir à leur dernière publicité ou vidéo de campagne. Ils donnent leur avis en direct, expliquent les choix créatifs et analysent le message. Cela humanise la marque et suscite le débat. Le react c’est un format interne ressent pour collaborer avec des influenceur ou ambassadeur de marque. Campagnes de storytelling : Ex : une marque de mode ou d’horlogerie invite un créateur à commenter les looks d’une Fashion Week ou à décrypter une tendance, tout en diffusant des extraits de défilés ou de collections.

