Épisode 1342 : Aujourd’hui, on se parle des channels dans TikTok, de la KPI “vue” sur les réseaux, de Mr.Beast et des miniatures Youtube en IA, de TikTok aux US et de Stephane Bern qui se lance sur Youtube. (Et même un peu de Byilhan qui stream directement depuis la rue).
TikTok lance les Bulletin Boards pour des messages one-to-many
TikTok copie (encore) Instagram avec une nouvelle fonctionnalité : les Bulletin Boards. C’est un système de messagerie one-to-many, directement inspiré des Broadcast Channels lancés par Instagram en 2023. Les créateurs et marques peuvent désormais publier jusqu’à 20 bulletins quotidiens, avec textes, images ou vidéos, envoyés en mode DM à leurs abonnés.
Le but ? Offrir une nouvelle façon d’engager les fans, sans qu’ils puissent répondre. De grands noms comme le PSG ou les Jonas Brothers testent déjà la fonctionnalité, avec des centaines de milliers d’abonnés sur leurs Bulletins.
Ca confirme la dynamique de bascule du social media vers le dark social et les messageries : les utilisateurs partagent déjà plus de contenus en DM qu’en Stories, et beaucoup plus qu’en feed. TikTok veut capter cette tendance pour prolonger le temps passé dans l’appli.
Le compteur de vues sur les réseaux sociaux : un KPI devenu vide de sens ?
La donnée brute est édifiante : aujourd’hui, sur la majorité des plateformes sociales, une seule seconde suffit à déclencher le compteur de vues. C’est ce que révèle une étude publiée par Mondo Metrics, relayée par le Blog du Modérateur. Cette infographie précise comment chaque réseau comptabilise une vue. Résultat :
- 1 seconde suffit sur : Instagram (Reels, Stories, carrousels), Snapchat, Facebook, TikTok, X (ex-Twitter), YouTube Shorts, LinkedIn (à partir de 2 secondes).
- Seule exception notable : YouTube et ses vidéos longues, qui exigent un visionnage de 30 secondes, une complétion totale pour les vidéos courtes ou une interaction (like, commentaire, partage) pour valider une vue.
👉 En 2025, les plateformes ont clairement uniformisé leur logique : une exposition fugace suffit. Autrement dit, une « vue » n’est plus une preuve d’attention, encore moins d’intérêt ou d’engagement.
Un indicateur faussé, pourtant toujours roi
Pourtant, comme le rappelle Mondo Metrics, le nombre de vues reste l’indicateur vedette dans les reportings Social Media. Pourquoi ? Parce qu’il est simple à comprendre, valorisé par les algorithmes et flatteur pour les créateurs comme pour les marques. Mais cela crée une distorsion majeure dans l’analyse des performances.
“Vos vues augmentent, mais l’attention diminue”, alerte la start-up. “Si votre équipe ne revoit pas ses indicateurs de référence, vous avancez à l’aveugle.”
Vers une réévaluation des KPIs ?
Mondo Metrics appelle à un vrai changement de paradigme. Les « vues », telles qu’elles sont comptabilisées aujourd’hui, seraient à ranger dans la catégorie des impressions publicitaires, relevant de la notoriété passive, et non de l’engagement.
Parmi les indicateurs plus pertinents, on retrouve :
- Le temps de visionnage moyen : pour mesurer l’intérêt réel.
- Le taux de complétion : un bon proxy de qualité de contenu.
- Le nombre de relectures (notamment sur TikTok) : un excellent signal d’engagement.
- Le taux de partages et de sauvegardes : indicateurs d’affinité forte.
- La courbe de rétention : pour repérer les moments de décrochage.
💡 L’idée principale : recentrer l’analyse de performance sur l’attention, pas seulement sur l’exposition.
“Un balayage automatique d’une seconde n’est pas la même chose que 30 secondes de visionnage attentif”, conclut Nick Cicero, fondateur de Mondo Metrics.
MrBeast, Viewstats et la polémique sur la génération de miniatures IA
MrBeast, le plus gros YouTubeur du monde, est au cœur d’un bad buzz.
En 2023? Il a lancé Viewstats, un assistant marketing et créatif pour les YouTubeurs.
Concrètement c’est une app de stats YouTube avec des outils dédiés à l’optimisation.
Viewstats vient de lancer un outil IA pour générer des miniatures… qui permet littéralement de coller son visage sur celles d’autres créateurs. Disponible pour 80 dollars/mois via l’abonnement « Pro Plus », cette fonctionnalité a déclenché la colère de nombreux streamers américains.
La fonction permet de mettre son visage sur la miniature d’un autre créateur. Forcément ça fait polémique ! De nombreux Youtubeurs US se sonnt indignés.
Face à la polémique, MrBeast a supprimé la vidéo de démo et promet des ajustements.
Mais ce bad buzz est intéressant par ce qu’il questionne la propriété intellectuelle à l’ère de l’IA. . La polémique révèle aussi un vrai fossé entre créateurs « pro » attentifs aux notions de copyright et petits indépendants qui peuvent volontiers oublier la déontologie au profit de l’efficacité et du ROI.
TikTok USA : un repreneur trouvé… mais la Chine a encore son mot à dire
Dans un tout autre registre, c’est une déclaration très attendue qui a secoué l’écosystème social media ce dimanche : Donald Trump affirme qu’un acheteur a été trouvé pour TikTok USA.
Interviewé sur Fox News, le président américain a évoqué « un groupe de gens très riches », sans pour autant dévoiler l’identité des repreneurs. Il promet d’en dire plus “dans deux semaines”.
Un contexte explosif
Pour comprendre l’enjeu, petit retour en arrière. En 2024, le Congrès américain a voté une loi exigeant que ByteDance, maison mère chinoise de TikTok, cède ses parts américaines sous peine d’interdiction du réseau aux États-Unis. Le cœur de la controverse : la gestion des données personnelles et les risques d’ingérence par Pékin.
Depuis, les tractations vont bon train. En avril, un protocole d’accord avait été trouvé :
- Séparation structurelle de la branche US
- Montée en puissance des investisseurs non chinois (60 % à 80 % des parts)
- Maintien de 20 % de parts pour ByteDance
Mais la situation s’est envenimée ces dernières semaines, notamment avec l’annonce de nouvelles taxes douanières de Trump envers la Chine. En réponse, Pékin a gelé l’accord.
La Chine aura le dernier mot ?
Vendredi, un signe d’apaisement est néanmoins apparu : la Chine a annoncé avoir reconfirmé avec les États-Unis le cadre de leur accord commercial, laissant espérer une validation possible de la vente. Trump, lucide, a reconnu :
“Je vais probablement avoir besoin de la Chine. Je pense que le président Xi le fera probablement.”
👉 La date limite reste fixée au 17 septembre 2025. Si aucun accord définitif n’est validé, TikTok pourrait être interdit sur le sol américain, mettant en péril l’accès au réseau pour ses 170 millions d’utilisateurs US.
Stéphane Bern se lance sur YouTube avec « Le Confident »
Stéphane Bern, le roi des châteaux et du patrimoine, se lance un défi fou : conquérir YouTube ! Dès septembre, il lancera « Le Confident », un format mensuel d’interviews longues, entre 30 et 60 minutes. Objectif : casser les codes en invitant des personnalités éloignées de son univers classique, comme des rappeurs ou des créateurs de contenu.
Pourquoi ça nous fascine ?
Parce que la télévision et YouTube n’ont jamais été aussi proches. Après Claire Chazal, Faustine Bollaert ou Elise Lucet, c’est au tour de Bern de sauter le pas. Avec Intello, l’agence de Gaspard G, il veut « explorer de nouveaux territoires » et toucher une génération qui consomme la culture sur les réseaux sociaux.
Ce rapprochement entre médias traditionnels et créateurs digitaux témoigne d’une tendance lourde : l’hybridation des formats et la disparition de la frontière entre « vieux » et « nouveaux » médias.