Épisode 974 : En 2008, Éric Zemmour qualifiait le rap de « sous-culture d’analphabète »
À l’époque, les plates-formes de streaming n’existait pas encore, et après de belles ventes d’album, au début des années 2000 cette culture connaissait de grandes difficultés économiques et ne parvenait pas à trouver un nouveau système.
Depuis les choses ont bien changé avec Les Flammes : remise de prix musicaux dite « des cultures populaires francophones »
Parmi les 21 prix décernés, les trophées majeurs ont été remis à Gazo, Aya Nakamura, Dinos et Tiakola, qui en a remporté trois.
On analyse tout ça aujourd’hui !
La revanche ou comment créer ses propres espaces de communication
En 2008, Éric Zemmour qualifiait le rap de « sous-culture d’analphabète »
À l’époque, les plates-formes de streaming n’existaient pas encore, et après de belles ventes d’albums au début des années 2000, cette culture connaissait de grandes difficultés économiques et ne parvenait pas à trouver un nouveau système.
Depuis les choses ont bien changé !
Boudé par la culture dominante présente dans les remises de prix comme dans les médias Mainstream, le rap s’est inventé ses propres espaces de communication.
Les rappeurs ont utilisé les réseaux sociaux pour parler directement à leurs fans, sans passer par des grands médias qui ne les comprenaient pas.
Et hier soir a eu lieu la première cérémonie des flammes , qui est née de certaine frustration vis-à-vis des victoires de la musique.
Le fait même que cette cérémonie soit organisée en partie par Booska-p, va dans la lignée exacte de cette revanche d’une sous-culture qui est devenu populaire et Mainstream.
Les Victoires de la Musique pas représentatif de la culture musicale française
Depuis plusieurs années, et en particulier depuis la suppression des catégories « rap », « musiques du monde » et « rock », la sélection des artistes de l’année diffusée sur France 2 provoque bien des critiques sur son manque de diversité et de représentativité.
La cérémonie des Flammes vient justement combler un manque.
Alors qu’en France, le rap, et les sous-catégories qui lui sont associées se placent en tête des ventes et des écoutes en streaming, les Victoires de la Musique ne lui offre que très peu d’exposition.
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Il y a eu des précédents. Hormis un projet avorté au sein du Mouv’, la station hip-hop de Radio France, il y a surtout eu l’Année du Hip-hop, pilotée par Nous Productions à la fin des années 2000. A l’époque, la première édition avait été diffusée sur Europe 2 TV, la seconde sur Virgin 17, les deux présentées par l’humoriste Yassine Belattar. Ou encore les Trace Music Awards, très rattaché aux artistes de Secteur A.
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Nouveaux médias et nouvelles cultures prennent la main
Un event monté par 2 pure players : Yard et Booska-P
Booska-P c’est le media dédié aux cultures urbaines.
C’est la référence, les historiques de la culture rap en France. Le media existe depuis 2005. Au delà du rap, Booskap compte aujourd’hui dans le top3 des médias d’infotainment au coude à coude avec Kombini et Brut.
Yard c’est un media et aussi une agence de production événementielle très installée dans les cultures urbaines. La boite a été fondée en 2014 et est soutenue par le Groupe Mk2.
Des présentateurs représentatifs de la nouvelle scène créative
Avec des présentateurs inédits – l’humoriste et actrice Fadily Camara, et « l’historien du hip-hop français » Driver.
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Des votes ouverts au public
Il y a vingt et une catégories dans les Flammes, dont treize ouvertes au scrutin du public, avec trois artistes par catégorie. Première victoire pour les organisateurs, pas moins de 135 000 personnes ont voté sur leurs réseaux sociaux.
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La cérémonie retransmise en live sur YouTube
La prod est digne d’une soirée de prime. C’est bien produit, bien animé et c’est en direct sur Youtube.
La cérémonie a été diffusé en direct seulement sur le web, puis en différé à partir de 23h sur W9.
Malgré les moyens déployés, l’audience reste modeste avec un peu plus de 40k spectateurs en simultané sur le direct.
La cérémonie aussi sur la chaine Twitch de Maxime Biaggi
C’est le créateur de contenu, Maxime Biaggi, qui sur sa chaîne diffuse une émission complète en direct pour regarder Les Flammes avec lui.
Avec Nico le colombien de Booska P, il commente en direct l’émission, dans les pures codes de la plateforme Twitch !
Il a pris son live 1h30 avant le début de la cérémonie, avec un plateau où les invités se succédaient.
Juste avant le début de la cérémonie à 21h, il y avait quasiment 50 000 personnes devant son live.
Toutes les vidéos des performances Live sont disponibles sur la chaine Youtube des Flammes.
Spotify couvre l’évènement en stories sur Instagram
Série d’interviews façon micro trottoir sur le tapis rouge.
Les Flammes sur Instagram
32k abonnés
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Le Rap n’est plus une sous culture ?
Les Flammes a pour ambition non dissimulée d’institutionnalisée le Rap et ses cultures. La présence de Spotify parmi les organisateurs et le lieu de la cérémonie au Théâtre du Châtelet invite au respect.
Pour Hamad, fondateur de Booska-P : « Cette culture n’a jamais occupé une place aussi dominante que maintenant. Cette cérémonie répond à une frustration qui existait depuis longtemps. »
Même le protocole de la soirée avait un côté très institutionnel.
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L’idée des Flammes est de mettre en lumière ceux que les médias traditionnels laissent dans l’ombre
Et aussi des catégories inconnues du grand public. Beat Maker de l’année a récompensé Tarik Azzouz, un français qui a travaillé avec des stars comme Eminem, Mary J. Blige, Jay-Z et a déjà reçu un un Grammy Award.
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Pourquoi Les Flammes reprend aussi tous les codes des cérémonies habituelles ?
Sentiment un peu mitigé de ce côté. Pourquoi au Théâtre de Chatelet ? Pourquoi un tapis rouge ? Pourquoi tout le monde habillé en LV et en marque de luxe ? Pourquoi 3h de cérémonies avec des discours ?
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