Épisode 1393 : Contenu de qualité, positionnement concurrentiel, image perçue de ma marque, saturation des plateformes sociales, lassitude des audiences, recherche d’authenticité autant de questionnements que de réponses possibles quand on publie du contenu sur les réseaux sociaux… et pourtant une tendance de fond se dégage autant des usages que de la réalité algorithmique : la sobriété qualitative.
Publier moins, mais mieux est devenu la stratégie des marques futées.
Fini la gloutonnerie. La course sans fin à la publication de contenu touche à sa fin.
C’est l’overdose et les marques les plus futées ont compris que c’est désormais la qualité qui prime sur la quantité.
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Pendant longtemps la fréquence de publication a été considérée comme un facteur clé de succès sur les réseaux.
Pendant presque une décennie, la fréquence de publication a dominé la pensée stratégique des marques sur les réseaux sociaux.
Cette croyance reposait sur des logiques algorithmiques et des données empiriques qui, à l’époque, semblaient irréfutables.
Entre 2015 et 2020, le volume de contenus explose. On est à l’apogée. Les grandes marques publient en moyenne 4 à 5 fois par jour sur Facebook.
Des gourous du marketing comme Gary Vaynerchuk en avait carrément fait leur fond de commerce. « Publies énormément, le max possible. » Plus de contenus signifiait plus d’opportunités d’engagement.
Pour suivre ce rythme effréné, on a créé des outils tierces : des outils de gestion de calendriers. Des outils de gestion de plannings qui permettent de programmer les publications à l’avance et d’éviter les trous dans le flux de contenus.
La stratégie qui prévaut est simple. Publier beaucoup, quasi uniquement en organique. Et surtout compenser la chute de ma portée organique par post et multipliant les prise de parole. « Mes posts touchent moins de monde, je n’ai qu’à publier plus ».
Sauf que, voilà en 10 ans les algorithmes ils ont très largement changé.
En 2025, l’algorithme de Facebook par exemple repose sur plus de 1 000 critères et utilise l’intelligence artificielle pour attribuer un « score de pertinence » à chaque publication.
Les algorithmes privilégient désormais la prédiction d’engagement profond (commentaires significatifs, partages, temps passé) plutôt que le volume brut d’interactions.
Instagram, TikTok, Facebook et LinkedIn suivent des évolutions similaires.
Tous les algorithmes de 2025 pénalisent la saturation, évitent de montrer plusieurs posts consécutifs du même créateur, et favorisent l’originalité, l’authenticité et la capacité à retenir l’attention jusqu’au bout.
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Certaines marques ont compris avant les autres et décident de moins publier
Canva France / 4 à 6 fois
Boku / 8 fois par mois
Ipone / 4 à 8 fois par mois
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Un changement de paradigme est en cours
Ce changement de paradigme il est étroitement lié à trois raisons très concrètes :
– La fatigue des audiences
– L’évolution des algorithmes
– Et la nécessité de générer un retour sur investissement réel et durable.
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La fatigue numérique atteint un seuil critique
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. 53% des Français souffrent de fatigue informationnelle.
Cette surcharge se traduit par des comportements d’évitement massifs : 81% des consommateurs se désinscrivent des communications de marques qui publient trop souvent.
https://labo.societenumerique.gouv.fr/fr/articles/les-fran%C3%A7aises-et-la-fatigue-informationnelle-enqu%C3%AAte-sur-les-mutations-et-tensions-dans-notre-rapport-%C3%A0-linformation/
Cette saturation crée un effet pervers : plus les marques publient, moins elles sont vues. 60% du contenu en ligne est jugé « ennuyeux et non pertinent » par les audiences, qui développent une véritable cécité face aux messages de marques.
https://sunbposolutions.com/content-fatigue-social-media-strategy
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Les algorithmes récompensent désormais la qualité
L’année 2024-2025 marque un tournant dans le fonctionnement des plateformes sociales. Instagram, TikTok, Facebook et LinkedIn ont tous ajusté leurs algorithmes pour privilégier l’authenticité, l’originalité et l’engagement significatif plutôt que le simple volume de publications.
Les algorithmes en 2025 analysent désormais une multitude de signaux pour déterminer la valeur d’un contenu : temps de visionnage, authenticité perçue, profondeur d’engagement (commentaires et partages plutôt que simples likes), et qualité intrinsèque du contenu.
Ce n’est plus seulement une guerre à l’attention. Mais aussi une guerre à la rétention.
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Et on en parle du coût humain de la surproduction ?
La stratégie du « moins mais mieux » répond aussi à une urgence humaine. Les créateurs de contenu, qu’ils soient influenceurs ou équipes internes de marques, souffrent massivement de burnout.
Plus de 80% des créateurs ont ressenti des symptômes d’épuisement professionnel.
https://www.blogdumoderateur.com/influenceurs-burnout
Pour les marques, cette réalité se traduit par du turnover, une baisse de créativité et une qualité de contenu en déclin. Adopter une approche plus qualitative protège les équipes tout en améliorant les résultats.
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Mise en pratique : comment publier moins mais mieux
Cette transformation stratégique nécessite un changement de mindset et de métriques.
Plutôt que de mesurer le succès par le volume de publications, les marques futées suivent désormais l’engagement par post, le temps passé sur le contenu, le nombre de partages.
Cela passe peut-être par un recentrage sur l’evergreen content plutôt que le contenu d’actualité garantit une pertinence dans le temps.
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La sélectivité comme avantage concurrentiel
Dans une économie de l’attention en crise, la rareté devient un atout stratégique. Les marques qui choisissent délibérément de publier moins envoient un message puissant : chaque contenu mérite votre temps. Cette promesse implicite de qualité renforce la perception de valeur et construit une attente positive autour de chaque publication.
Joe Pulizzi l’avait dit
Joe Pulizzi est réputé pour avoir popularisé et structuré le concept de content marketing dès le début des années 2000.
À travers ses activités, il prône une approche stratégique du contenu centrée sur l’apport de valeur à l’audience, avec l’objectif de transformer les marques en véritables médias indépendants.
Il recommande d’axer sa stratégie sur la régularité et la cohérence, mais surtout sur la pertinence d’un contenu à forte valeur ajoutée.
Son principe clé : « Ce n’est pas la quantité, mais la qualité de l’engagement qui compte ». Pour lui, un contenu de qualité entretient la relation, fidélise et transforme l’audience sur le long terme, alors qu’une production trop volumineuse mais médiocre risque de saturer et de lasser
En résumé, Joe Pulizzi recommande de prioriser la qualité et l’utilité du contenu plutôt que la quantité et la répétition, pour bâtir une audience engagée et durable.
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Le Super Daily est le podcast quotidien sur les réseaux sociaux. Il est fabriqué avec une pluie d’amour par les équipes de Supernatifs. Nous sommes une agence social media basée à Lyon : https://supernatifs.com. Ensemble, nous aidons les entreprises à créer des relations durables et rentables avec leurs audiences. Ensemble, nous inventons, produisons et diffusons des contenus qui engagent vos collaborateurs, vos prospects et vos consommateurs.

