Épisode 169 : Ils sont partout, ils envahissent nos écrans depuis presque le début du web. Dans un monde digital qui vise la sophistication et la recherche d’excellence, ils s’imposent avec leurs pixels bien dégueulasses et leur vilaine mise en forme ! Eux ce sont les mèmes.
Le mème est un élément culturel reconnaissable répliqué et transmis par l’imitation du comportement d’un individu par d’autres individus.
Etymologie du mème
Le mème n’est pas né sur un vulgaire forum de geek enfoui sur le web. Non, non il a des origine bien plus nobles. C’est Richard Dawkins, un biologiste et éthologiste britannique, membre de la Royal Society qui théorisa le premier la mème.
Richard Dawkins définit le mème dans Le Gène égoïste (1976). Il est un élément de langage reconnaissable et transmis par répétition d’un individu à d’autres. Il correspond à « une unité d’information contenue dans un cerveau, échangeable au sein d’une société ».
Mème et mimétique sont comparables à gène et génétique, appliqués aux éléments des cultures et non aux individus biologiques.
Définition du Larousse : Concept (texte, image, vidéo) massivement repris, décliné et détourné sur Internet de manière souvent parodique, qui se répand très vite, créant ainsi le buzz.
Le Premier mème au monde
1996 > Premier « Mème Internet » Un bébé Dansant, je l’ai retrouvé sur un article du Monde très bien fait reprenant l’historique du webOn peut le retrouver ici
Puis dans les années 2000
Au début des années 2000, la connaissance et le partage des mèmes Internet était essentiellement le fait de la communauté geek. C’est notamment sur le forum 4chan, où sont nés les principaux mèmes: par exemple, les célèbres lolcats, ou encore le Pedobear (personnage de la culture manga, incarnant la pédophilie sous les traits d’un ours brun anthropomorphe, et repris par la communauté 4chan pour se moquer des utilisateurs aux tendances pédophiles). Super article de Slate sur la culture mème
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Le mème est l’émanation d’une communauté avec un language commun
Les mèmes repose sur une connivence entre les membres d’une communauté partageant un langage commun et les mêmes références culturelles.
Cette connivence repose sur des références, des moments vécus et partagés par plusieurs personnes :
- des films (Harry Potter, Le Seigneur des Anneaux, Avengers…)
des jeux vidéos (Super Mario, Skyrim, Call of Duty…)Des émissions TVou encore d’autres éléments de la pop culture (Pokémon, Bob l’éponge…).
Un désir de reconnaissance mutuel dans le groupe
A travers la création et la diffusion des mèmes, se manifeste un désir de reconnaissance mutuelle et d’appartenance.
On peut parler du « success kid », un jeune garçon serrant le poing et symbolisant le succès et la victoire. Nombre de détournement ont permis à ce mème de se pérenniser au travers des différentes success stories des internautes.
La popularité de cette image à même permis à ce garçon (Sam Griner) de lever des fonds pour financer une opération médicale pour son père.
A chaque communauté ses mèmes
Des mèmes pour les graphistes et DA : « The only date I get is… Photoshop up-date »
Des mèmes pour les ingénieurs.
Les codes graphiques du mème
Toujours la mème police. Blanche en majuscule avec un contour noir
La police en question est une police bien connu des graphistes : Impact.
Cette police a été créée en 1965 par un américain typographe : Geoff Lee
Ces qui fait qu’on la retrouve partout aujourd’hui c’est qu’elle était distribué par défaut dans Windows 98.
Evidemment on voit parfois apparaitre des mèmes avec d’autre polices notamment Arial Black, mais à ce stade, la police mème est elle-même devenue un mème – une idée virale très difficile à supprimer. Nous nous attendons à ce que les mèmes aient une certaine apparence, ce qui inclut Impact.
L’Art du mème
Reprendre et rediffuser une création suppose un travail plus facile que le créateur original d’un mème, cependant tout l’intérêt se forge dans cette capacité à réutiliser une image d’une autre façon et permettre, en la déclinant, de la faire vivre et circuler. Cette culture permet au public qui maîtrise l’art du mème, d’explorer un nouveau registre d’expression
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Les mèmes le plus connus
Chuck Norris, le Mister mème
« Chuck Norris fait pleurer les oinions »
« Chuck Norris peut diviser par zéro »
Des millions de mèmes en ligne rebondissant autour du hashtag #chucknorrisfacts
Du côté de Walker Texas Ranger et de son avocat on est plutôt cool sur le sujet.
Mickael Forchey qui est l’avocat de Chuck Norris explique qu’il n’y a rien d’illégal, mais que la marque Chuck Norris est déposée » Donc aucun e utilisation commerciale ne sera tolérée.
« C’est un gars formidable », selon l’avocat, « et il est vraiment flatté par la jeune génération qui l’ont découvert grâce aux mèmes. > En savoir plus
Les temples du Mème sur le web
Une multitude de sites dédiés pullulent désormais sur la toile, parmi lesquels 9gag, memebase, knowyourmeme ou encore trolino
Sur ces sites on trouve une vraie communauté mème avec des utilisateurs qui créent en temps réel. Par exemple sur 9gag, hier on a vu apparaître des mèmes liées à l’exploration du premier Trou noir / Oeil de Sauron
Ces sites ont des comptes très actifs sur les réseaux et de là sont partagés par milliers les mèmes
9GAG > 15 millions d’abonnés sur Twitter > 50 millions sur Instagram > 41 Millions sur Facebook
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La culture mème c’est le Folklore de demain ?
Le American Folklife Center qui est situé dans la Bibliothèque du Congrès américain contient une large gamme de matériels ethnographiques comme les histoires orales et les chansons. Il archive depuis 1970 des ethnographies du pays du charbon appalachien, de la musique folklorique et des conférences sur la quinceañera dans les communautés latines au Texas. Il contient également des archives de Know Your Mème.
On voit naître un mouvement croissant dans le monde académique qui considère la culture mème comme le folklore, et l’étudie en tant que telle.
Whitney Phillips chercheur explique : « L’expression folklorique est « en dehors » ou se manifeste dans un certain degré de conflit avec la culture formelle. »
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Le cas d’école Dos Equis : quand l’Art du mème est maitrisé par les marques.
L’appropriation des mèmes par les marques et un exercice compliqué et périlleux.
Enorme cas d’école que celui de la marque de bières Dos Equis qui a créé un atelier de mèmes.
En proposant à sa communauté de personnaliser un mème en utilisant la légende « I don’t always drink beer, but when i do…».
C’est un succès, l’univers second degré s’adopte facilement par les internautes et le mème s’est décliné en milliers de versions sur les réseaux sociaux.
Cette image deviendra l’un des mèmes les plus populaires : « Most interesting man in the world ».
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