Contexte
Depuis un an ou deux, on observe de plus en plus de prise de parole de créateurs de contenu autour de potentiels burn out, périodes d’épuisement ou dépressions.
Léna, situation, McFly et Carlito, Villbrequin, ils sont nombreux à avoir pris la parole sur le sujet.
Souvent la surproduction, hyper performance, amène en situation d’épuisement.
C’est quoi un burn out ?
État de fatigue intense et de grande détresse, causé par le stress au travail.
Mais qu’est-ce qui se passe ?
Greg Bywalski, directeur général de Webedia créators entend parler de ce genre de problématique depuis le début de l’année 2023 : « Elle porte autour de la pression autour des nouveaux formats, beaucoup évoqué au cours de l’année, mais pas seulement. Les créateurs de contenu ont des agendas considérables.”
On se rend compte aussi que ce n’est pas propre à YouTube. On a des cas sur TikTok.
L’exigence des plates-formes et de leurs algorithmes poussent les créateurs de contenu dans une course effrénée à la création.
Squeezie parle d’ailleurs de ce côté accro aux stats. Tu ne veux jamais que tes statistiques baissent donc tu as tendance à vouloir en faire toujours plus pour arriver à maintenir tes performances.
Les réseaux sociaux ne s’arrêtent jamais, et on peut vite avoir l’impression de ne pas être assez présent.
McFly et Carlito ont même décidé de faire une pause de vidéo sur YouTube.
« Cela fait plusieurs mois que la course aux vidéos hyper produit, au gros concept qu’on a tant aimé, et tant pratiqué n’a plus le même goût, car elle est devenue la norme. Cette course effrénée est d’autant plus fatigante qu’elle n’est plus inédite. »
Paradoxe entre ultra sollicitation et isolement
Il existe un immense paradoxe dans ce type de métier.
Ce sont souvent des métiers qui nécessitent une très grande communauté et qui vous demande énormément de sollicitations.
Ce sont des profils qui sont sollicités en permanence.
Dès qu’ils sortent dans la rue, ils sont arrêtés par des personnes fans. Mais au-delà de ça, ils sont aussi beaucoup sollicités sur des events de marque au milieu de bains de foule.
Ils doivent tout le temps apparaître de bonne humeur et disponibles pour les gens.
Pourtant, leur charge de travail et leurs créations se font généralement de manière seule et isolée.
De plus, cette vie professionnelle empiète sur une possible vie personnelle.
Mastu parle par exemple de harcèlement de la part de ses fans. Ce sont des rockstars et si on trouve leur domicile, ils sont foutus.
Il a par exemple été obligé de vivre volets fermés pendant plusieurs mois pour avoir un minimum d’intimité, ce qui n’aide pas à aller bien, si on passe ses journées dans le noir.
Le piège de l’entrepreneuriat.
Léna Situations a notamment raconté son passage à l’hôpital, lié à un épuisement et au stress qu’elle a accumulé.
Elle raconte qu’elle ne pouvait pas faire un documentaire sur la création de sa marque, en faire la promotion et montrer son ambition ainsi que sa passion, sans raconter aussi les limites de la pression et de sa santé personnelle.
Elle raconte notamment avoir eu des crises d’angoisses qui ont fini par avoir une répercussion sur son physique.
Je trouve un autre point commun à tous les créateurs contenu. C’est le fait d’être entrepreneur.
L’entrepreneuriat leur demande un investissement total dans leur vie professionnelle, avec un milieu qui ne pardonne pas : celui de l’audience et de l’audimat.
Tous ceux qui se construisent une carrière dans ce milieu-là, ont dû travailler dur.
Et on a tendance depuis le Covid à voir le travail en “free” et l’entrepreneuriat comme une liberté et un moyen de se ménager.
C’est pourtant beaucoup plus de pression, de gérer une carrière d’entrepreneur sans avoir de sécurité financière, par rapport à un CDI.
La slow life, les vans lifer, le développement personnel… vendent un mythe qui n’existe pas. Et souvent, ces créateurs de contenus sont en complet décalage entre leur storytelling et ce qu’ils vivent au quotidien.
