Le pitch :Il y a un problème avec les réseaux sociaux. Oui, mais lequel ?
Pendant 90 minutes le documentaire réuni une dizaine d’ex employés de Google, Facebook, Pinterest et Instagram et tente de répondre à la question. Quel est le problème exactement ?
La démonstration que fait The Social Dilema
Le business modèle des plateformes sociales c’est nous.
Nous les audiences.
C’est en affichant de la publicité à des audiences ciblées que les plateformes gagnent leur croute. Ce système est alimenté par notre engagement. C’est ce qui permet d’affiner les données sur nos centres d’intérêt et c’est ce qui permet que notre temps d’écran soit exponentiel.
A chaque fois que je like ou que je commente un contenu, les algorithmes obtiennent plus d’info sur moi et sont en capacité d’affiner leurs prédictions publicitaires.
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La réponse de Facebook :
Non, vous n’êtes pas le produit. Le business modèle de Facebook est basé sur les publicité de façon à ce que la plateforme reste gratuite pour toute le monde. Lorsqu’un annonceur achète de la pub sur Facebook il n’a accès a aucune de vos informations individuelles. Nous ne vendons pas vos informations.
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Le principe de manipulation
Ca tout le monde le sait déjà. Là où le documentaire va un cran plus loin c’est en décryptant les mécaniques de manipulation qui sont à l’oeuvre.
Alors forcément le terme manipulation est grandement exagéré. C’est pas de l’envoutement Voodoo quand même mais plutôt d’UX dont il s’agit.
Et je trouve que c’est ce morceau là qui était le plus intéressant finalement. Comment l’UX des différentes ampli mobile est consciemment conçu pour nous faire revenir systématiquement. Les fameuses notifications, l’envoi d’email par Facebook ou Linkedin quand quelqu’un’ nous tague dans un contenu…
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Le problème des bulles algorithmiques
Le documentaire pointe du doigt aussi le principe de bulles algorithmiques. Les algorithmes n’ont pas pour vocation d’élargir nos points de vues ou de nous donner la vérité, mais de comprendre ce qui est le plus susceptible de nous plaire et de nous proposer un contenu consommable et immédiatement satisfaisant.
En résulte des « Rabitt holes ». De terriers comme dans Alice au Pays des Merveilles qui nous font plonger de plus en plus loin dans un contenu clivé.
Ce n’est pas seulement mauvais pour nous en tant qu’individus mais ce phénomène déchire des sociétés entières.
Le principe de « Collapsologie digitale »
Attention, on plonge dans la Psycho.
Mais est-ce vraiment les algorithmes qui nous dirigent, ou bien les humains qui les manipulent ? A croire les repentis, les algorithmes qu’ils ont fabriqués fonctionneraient maintenant tout seuls.
La réponse de Facebook :
Facebook se défend en disant « oui on utilise un algorithme pour un meilleur service. Comme Netflix ! »
Au sujet de la polarisation des discussions, Facebook explique que le populisme existait bien avant la création des réseaux sociaux.
La très large majorité des contenus que les gens voient sur Facebook n’est pas politique mais des histoires de tous les jours entre amis et en famille.
Facebook explique aussi agir depuis déjà longtemps sur ce sujet en ayant modifié plusieurs fois le fonctionnement du feed. En ayant supprimé presque définitivement les contenus sortant baitclic.
Par ailleurs Facebook se défend en expliquant avoir supprimé 22 millions de posts appelant à la haine raciale sur le deuxième trimestre 2020. 94% de ces posts avaient été signalé par des utilisateurs de la plateforme.
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L’ironie : Ce sont ceux qui ont créé la bête démoniaque qui essaient de nous en sauver
Le personnage central du film, s’appelle Tristan Harris. Il était UX designer chez Google. Il a quitté son job pour régions éthique.
Il raconte qu’il à un jour écrit une présentation interne explosive qui a secoué l’entreprise. Il y expliquait que les produits de Google étaient devenus addictifs et nuisibles, et que l’entreprise avait la responsabilité morale de remédier à cela.
Sa note interne a circulé partout chez Google. Toute le monde lui a dit u’il avait raison. Larry Page lui-même l’a lu et lui a fait des retours. La réponse des Googles semblait unanime : « oui il faut faire quelque chose ! »
Et puis plus rien…. Rien ne s’est passé.
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La leçon semble assez claire: un changement structurel profond de l’industrie Internet ne viendra probablement pas de l’intérieur.
Même s’ils comprennent le problème à un certain niveau, les géants de la technologie sont confrontés à des incitations écrasantes pour préserver le modèle commercial qui les soutient.
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La frustration : diagnostiquer le problème ne suffit pas à lancer une «révolution»
Le film passe 80 minutes à convaincre le spectateur que les médias sociaux détruiront le monde si nous n’agissons pas vite.
Ce n’est que dans les 10 dernières minutes de façon un peu making off qu’on a quelques bribes de réponses sur le comment. Il est question de responsabiliser les parents. Ok pourquoi pas ?
Il est question de régulation mais on ne sait pas laquelle.
C’est frustrant puisqu’on sait déjà que les régulateurs planchent sur le sujet depuis déjà un moment :
- Facebook fait face à une action e l’UE pour situation de monopole
- Le RGP en Europe encadre déjà pas mal de choses. Bien plus qu’aux US.
- Sous la pression populaire les plateformes ont déjà modifié pas mal leur UX.
Et puis le documentaire se termine avec une petite liste de tips version débutants bien marrante.
90minutes d’un film entier à expliquer les médias sociaux sont une menace existentielle pour l’humanité, et la solution consisterai à utiliser Qwant plutôt que Google ou à installer une extension Google Chrome?
Netflix en plein paradoxe
Netflix n’échappe pas aux modèles algorithmiques décriés dans the Social Dilemma. En 2018, son patron affirmait n’avoir qu’un seul concurrent, le temps de sommeil incompressible de ses usagers..
Netflix sait ce que nous avons choisi de regarder, à quelle heure nous l’avons regardé, à quel moment nous avons arrêté parce que le spectacle était trop pénible ou ennuyeux…
Il sait aussi là où nous habitons, notre catégorie sociale si vous êtes un homme ou une femme, joyeux ou déprimé, etc. Et tout cela lui permet d’orienter nos choix à notre insu…
Un drame social sur fond de crise économique politique et écologique
Visant le business modèle des réseaux sociaux et de la technologie en général
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Et quid des mouvements sociaux nés sur les Réseaux sociaux ?
En 90 minutes rien sur #metoo, #blacklivesmatter les révolutions arabes… Dommage… voir même étonnant.
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En conclusion : The Social Dilemma c’est le documentaire parfait pour se faire peur à Halloween.
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