Épisode 1098 : 2024 sera une année d’élections dans le monde entier et les plateformes sociales (et surtout Meta) font tout pour se protéger !
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En 2024, des élections à haut risque un peu partout dans le monde
En 2024 il y aura des élections présidentielles en Russie, en Slovaquie, en Hongie, en Finlande, en Afrique du Sud, en Tunisie, en Algérie, en Croatie, au Liban, au Mali et… évidemment aux Etats Unis.
Ca fait beaucoup et ça faisait très longtemps que le Monde de l’information et les démocraties ne s’étaient pas senti aussi vulnérables.
La première préoccupation majeure concerne les ingérences étrangères et l’influence des acteurs étatiques sur la politique mondiale.
Cette semaine, par exemple, Meta a signalé la découverte de plus de 900 faux profils dans ses applications. Ces faux profils, étaient utilisés pour espionner des journalistes et des militants politiques.
À la fin de l’année dernière, Meta a également signalé la suppression de deux opérations d’influence majeures opérant depuis la Russie , qui impliquaient plus de 1 600 comptes Facebook et 700 pages Facebook, et qui cherchaient à influencer l’opinion mondiale sur le conflit ukrainien.
Meta a également récemment signalé une opération d’influence basée en Chine , qui utilisait des profils Facebook et Instagram se faisant passer pour des membres de familles de militaires américains. Les faux profils amplifiaient les critiques de la politique étrangère américaine à l’égard de Taiwan, d’Israël, ainsi que de son soutien à l’Ukraine.
Les IA et les deepfakes sont aussi un sujet de préoccupation
Ron DeSantis, un candidat à la présidentielle us, a utilisé diverses images et audios de Donald Trump générés par l’IA , dans le but d’influencer les électeurs contre lui.
Le Comité national républicain a récemment partagé des images générées par l’IA de militaires dans les rues de villes américaines pour décrire un avenir chaotique sous la présidence de Biden.
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Historiquement, les contenus sociétaux et politiques sont des pompes à engagement
De par leur caractère clivant, les contenus sociétaux et politiques engagent très fortement sur les plateformes sociales. C’est quasi biologique : le contenu le plus susceptible de déclencher une réponse est celui qui suscite une réponse émotionnelle.
Et quelle meilleur émotionnelle que la colère ou l’indignation.
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Meta cherche à s’éloigner du contenu à caractère politique
Zuck et Mosseri souhaite que leurs plateformes redevienne des lieux dédiées aux interactions divertissantes. Fini le clivage. Place à la bienveillance.
Instagram et Threads vont bannir les contenus politiques par défaut
Au mois de Février 2024, Adam Mosseri, a annoncé qu’Instagram et Threads allaient definitivement gommer le contenu politique de leurs plateformes. Concrètement les contenus à caractère politique vont devenir opt-in par défaut.
Cela veut dire que si les utilisateurs souhaitent continuer à voir les publications liées à la politique dans leur feed , ils devront se rendre dans leurs paramètres et l’indiquer de façon pro active. Mosseri précise que cela n’impactera pas la diffusion des contenus issus de comptes auxquels vous êtes abonnés.
Mais les contenus à caractère politique ne seront plus poussés par les algorithmes de recommandation.
Autant le dire clairement, ce type de contenu va voir sa portée se réduire comme peau de chagrin sur Instagram et Threads.
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Qu’est-ce qu’Instagram et Facebook considère vraiment comme un contenu politique ?
Le groupe Meta a donné sa propre définition d’un contenu à caractère politique.
«un contenu susceptible de porter sur des sujets liés au gouvernement ou aux élections ; par exemple, des publications sur les lois, les élections ou des sujets sociaux. »
Le contenu sur les élections, on comprend bien. Mais Meta parle aussi de « sujets sociaux ».
Et là, ça pose pas mal de questions.
La position de Meta est essentiellement qu’elle n’a pas de définition précise de ce qui sera ou non admissible.
Tout est un peu politique ou un sujet social. Taylor Swift est devenu par un exemple une personnalité quasi politique aux US. Le changement climatique est un sujet social et politique. Elon Musk… no comment.
En théorie, tous ces sujets pourraient se voir impacté par les nouveaux filtres algorithmiques de Meta.
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Threads réintègre des fact checkers sur les fils de discussion
Bien qu’il ne souhaite pas de discussions politiques sur Threads, Meta sait que cela va se produire malgré tout.
A ce titre, Meta anticipe en ajoutant des fonctionnalités de fact checking
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Un dilemme pour les marques et les créateurs de contenu
Ces dernières annonces, posent aussi un certain nimber de dilemmes pour les marques.
Depuis plusieurs années elles sont invitées par leurs consommateurs à prendre davantage position sur des sujets sociétaux.
Une enquête menée par Sprout Social nous explique par exemple que 66 % des consommateurs estiment qu’il est important que les marques prennent publiquement position sur les principales questions sociales et politiques, notamment l’immigration, les droits de l’homme et les sujets de racisme.
https://sproutsocial.com/insights/data/championing-change-in-the-age-of-social-media/
Snapchat a aussi publié une enquête expliquant que les gens étaient plus fidèles aux entreprises qui s’expriment sur les problèmes sociaux et partagent des informations favorisant le changement social.
https://forbusiness.snapchat.com/fr-FR/blog/what-does-gen-z-want
Ces nouvelles directives, impose aux marques de proposer un contenu plus divertissant et moins d’actualité.
Pour les créateurs c’est la douche froide
Pour les créateurs de contenu comme Hugo décrypte, Brut ou la multitude de comptes militants, les nouvelles orientations du groupe Meta risque là aussi de faire mal.
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Du côté de L’IA, Microsoft, Google, Meta et d’autres sociétés s’engagent à empêcher l’ingérence de l’IA dans les élections
Une vingtaine d’entreprises technologiques travaillant sur l’intelligence artificielle ont annoncé vendredi avoir signé un « engagement » pour tenter d’empêcher leurs logiciels d’ interférer dans les élections , y compris aux Etats-Unis.
Parmi les solutions proposées, les entreprises s’engagent développer de nouveaux outils pour distinguer les images générées par l’IA du contenu authentique.
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Pendant que Meta fait machine arrière et se prépare au combat, TikTok veut capitaliser sur les sujets politiques pour s’installer définitivement dans le paysage
Biden, vient de lancer officiellement sa campagne présidentielle sur TikTok.
Plusieurs bonnes raisons.
TikTok bénéficie à la fois du vote des jeunes difficiles à atteindre et est de plus en plus populaire auprès des données démographiques plus âgées. L’ âge moyen des 170 millions d’Américains qui se connectent chaque mois est désormais supérieur à 30 ans.
Ce n’est plus seulement une application pour des vidéos de danse, TikTok est devenu un lieu animé de débats politiques sur des sujets allant des guerres en Israël et en Ukraine à l’état des droits reproductifs en Amérique.
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