Épisode 213 : Payer sur Internet en un clic, envoyer de l’argent à un ami presque sans frais, transférer des fonds à l’étranger sans commissions exorbitantes… Hier, Facebook a officiellement annoncé la création de sa propre cryptomonnaie. Elle s’appelle Libra et sera active dés le premier semestre 2020.

Un projet qui suscite de nombreuses questions voire même l’inquiétude de certains et notamment des États.

Un livre blancUn site Internet

C’est quoi une cryptomonnaie ?

Définition : Une cryptomonnaie, dite aussi cryptoactif, cryptodevise ou monnaie cryptographique, est une monnaie utilisable sur un réseau informatique décentralisé, entre deux personnes.Aujourd’hui, les cryptomonnaies sont des monnaies dites « alternatives », car elles ne possèdent pas de cours légal (c’est-à-dire adossé à un État) dans aucun pays.

Les origines de la cryptomonnaie :

Dès 1998, on entend parler de b-money, un système électronique de trésorerie anonyme décrit par « Wei Dei » un informaticien qui a notamment développé la bibliothèque Crypto ++ (une bibliothèque de classes C ++ libre et open-source d’algorithmes et de schémas cryptographiques).

Puis on entend parler de « Bit Gold » et enfin, en 2009 apparaît le Bit Coin créé par le ou les Japonais Satoshi Nakamoto.

Les cryptomonnaies sont basées sur un système de chiffrage appelé « par preuve de travail » qui garantit la sécurisation de la monnaie, des cours et des transactions.

La capitalisation totale des 10 cryptomonnaies principales à 9h29 ce matin€256  377  500  636 (milliards !!!)

Comment fonctionnera Libra ?

Libra, c’est le nom du système, qui s’appuie sur une blockchain, un gigantesque registre partagé qui permet d’enregistrer les transactions. La devise virtuelle, elle, s’appelle la libra

Vous achèterez ou retirerez votre Libra de façon anonyme en ligne ou dans des points de correspondance locaux physiques tels que des épiceries, et vous la dépenserez au moyen d’applications de portefeuille tierces interopérables ou du portefeuille Calibra de Facebook intégré à WhatsApp, à Messenger et à sa propre application.

Facebook souhaite créer un nouveau PayPal. Plus simples, plus rapide.D’ailleurs, le projet de cryptomonnaie de Facebook a été lancé avec David Marcus, ancien responsable de PayPal.

Concrètement :

  • Payer directement dans WhatsApp, Messenger
  • Effectuer des virements en ligne
  • Calibra offrira des 2020 un moyen rapide de payer les commerçants en scannant votre code QR ou votre code QR

Pourquoi ça s’appelle Libra ?

Rien a voir avec avec Ibraimovich.En référence a une unité de mesure à l’epoque de la Rome antique.

L’ambition de Libra

Réinventer de l’argent. Transformer l’économie mondiale. Ainsi, les gens partout dans le monde peuvent vivre une vie meilleure.

Un peu flippant, non ?

Oui mais attention Facebook a des complices et se présente comme simple membre de l’association Libra

Facebook prend les devants pour rassurer

Facebook savait que les gens ne lui feraient pas confiance pour diriger entièrement la crypto-monnaie qu’ils utilisent, et il a également demandé de l’aide pour encourager l’adoption.

Facebook a d’ailleurs confié la gestion à l’association Libra, une organisation indépendante sans but lucratif située en Suisse.

Il y a pour l’instant 28 membres fondateurs, dont Facebook, Mastercard, Visa, Paypal, Uber et Spotify, Ebay et même Iliad (la maison mère de Free) .

Chacun a investi 10 millions de dollars dans Libra et a droit a une voix au conseil.Les voix de Facebook compte autant que celles des autres membres.

Aux grands absents : les banques et les autres géants de la Silicon Valley.Facebook espère les séduire d’ici l’an prochain pour arriver à 100 membres.

Facebook a créé un nouvel filiale qui s’appelle calibra

Facebook a par ailleurs créé une nouvelle filiale qui s’appelle Calibra et dont l’objectif est de fournir des services financiers qui permettront aux gens d’accéder au réseau Libra et d’y participer. 

Le premier produit que Calibra introduira est un porte-monnaie numérique pour Libra, une nouvelle monnaie mondiale reposant sur la technologie blockchain. Le portefeuille sera disponible dans Messenger, WhatsApp et en tant qu’application autonome – et nous prévoyons le lancer en 2020.

Libra n’est pas une vraie blockchain

Le principe fondateur du bitcoin, c’est qu’il est basé sur une blockchain publique, et donc totalement décentralisé : n’importe qui peut participer à la vérification des transactions et aucun acteur ne peut, en théorie, imposer des changements sans le soutien de la majorité.

Pour certains, c’est un idéal démocratique.

Par contre le système Blockchain est lent (7 transactions par seconde) et consomme des quantités astronomiques d’électricité.

Facebook a fait le choix d’une blockchain de « consortium » contrôlée par quelques dizaines d’acteurs. Cela permet d’aller beaucoup plus vite (1.000 transactions par seconde).

Mais il faire confiance aux organes de gouvernance, comme aux banques pour les monnaies traditionnelles. Facebook promet, quand la technique le permettra, de passer à une blockchain publique, sans apporter de garantie.

Facebook n’utilisera pas les données bancaires pour la publicité ciblée, promis juré

Facebook est dans le viseur d’un certain nombre d’enquetes en cours et souhaite montrer pate blanche.

C’est pour cette raison que Facebook a créé sa filiale Calibra afin de « garantir la séparation des données sociales et des données financières. »

L’entreprise promet donc que les données financières ne pourront pas être utilisées pour la publicité ciblée.

Mais alors quel est l’intérêt économique pour Facebook ?

Les actifs de la réserve seront investis, mais les intérêts versés aux membres de l’association Libra serviront surtout à couvrir les coûts de fonctionnement. Idem pour les différentes commissions, qui ne devraient être que de quelques cents.

David Marcus, explique.

« Pour Facebook, l’intérêt est ailleurs : si les commerçants adoptent massivement Libra, ils auront intérêt à faire de la publicité pour leurs produits sur Facebook. »

On peut aussi imaginer que la filiale Calibra pourrait à terme offrir des services financiers payants, comme des prêts. 

Du côté des Etats on ne voit pas Libra d’un bon oeil

Un moyen de protéger son épargne dans les économies fragiles

Ils visent notamment le Venezuela où l’inflation devrait atteindre 10.000.000% en 2019 selon le Fonds monétaire international. Parmi les autres candidats sérieux à la thésaurisation du Libra : le Zimbabwe (73,4% d’inflation attendu en 2019)), le Soudan (49,6%)..

Si Facebook parvient à installer son libra dès 2020 chez ses 2 milliards d’utilisateurs quotidiens, ce sont à terme toute l’industrie financière et l’ordre monétaire traditionnel qui se trouveraient bouleversés.

Le libra de Facebook remettrait en cause la gestion de la masse monétaire par les banques centrales et le pouvoir régalien des Etats. Notamment le privilège de battre la monnaie.

Bruno Lemaire, ministre Français des finances :

« Que Facebook crée un instrument de transaction, pourquoi pas. En revanche, que ça devienne une monnaie souveraine, il ne peut pas en être question »

Et que pourrait-il se passer avec la Cryptomonnaie de Facebook ?

  • Facebook Shopping pourrait dépasser Leboncoin
  • Toutes les applications de jeu liées à Facebook s’en donneraient à coeur joie
  • Le publicitaire deviendrait encore plus facile pour les petites structures (plus besoin d’entrer des données de cartes bancaires)
  • Tout comme on peut aujourd’hui se logeur sur tout un tas de site avec son compte FB, on peut imaginer qu’il sera possible de payer en ligne avec son compte Facebook.
  • Tout comme on peut maintenant payer ses courses chez Franprix avec Lydia, on pourra les payer avec Facebook
  • Facebook deviendrait une banque, un gage de sécurité pour les gens qui n’ont plus confiance dans les banques
  • On pourrait très facilement envoyer de l’argent à des proches, sans avoir besoin d’une application tierce ou d’envoyer un RIB, car tout le monde a Facebook
  • La balance pourrait également être jouée en bourse

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